« Lagaan », film indien de Ashutosh Gowariker, 2002

 

« Un doigt peut se casser mais les cinq forment un poing. » La devise, qui convient à tous les opprimés de la terre, est ici mise en pratique par des paysans indiens d’un pauvre village au temps de la colonisation. En 1893. les rosbif  blancs comme des salsifis défient les pauvres Indiens, en se gardant le choix des armes : l’impôt sur les céréales (le lagaan) se jouera au cricket. S’ils gagnent, les Indiens seront exemptés de le payer pendant trois ans ; s’ils perdent leur dette sera multipliée par trois. A l’annonce de ce verdict, la haine sourd dans le regard du héros contre ces intrus qui « un jour, retourneront enfin sur leur petite île gelée »

S’ensuivent 3h40 de grand spectacle, comédie musicale, western curry, mélo d’amour, reconstitution historique. Bollywood (les prolifiques studios de Bombay) excelle dans la production de ces fresques dont raffole un public populaire qui court plutôt qu’il ne marche. Evidemment, vu de l’Occident, l’enthousiasme des pauvres semble grandiloquent, les grands sentiments paraissent naïfs et, depuis l’Europe, le cricket est aussi plate que le base-ball ! Reste que la curiosité l’emporte souvent et que les yeux de braise des héros et héroïnes touchent au bon endroit. Un excellent navet !