7 Août 2000 Kilomètres
et heures. J’ai une cassine dans un alpage pas très éloigné de mon village.
Quand il n’y avait que des sentiers, l’alpage était à deux heures de marche
pour une femme portant une hotte ; un homme dans la quarantaine, avec vingt
kilos de farine, y arrivait en une heure et demie ; un jeune qui montait
sans sac à dos (ce qui était très rare) pour annoncer une nouvelle urgente
(généralement mauvaise) pouvait faire le parcours en une heure et quart tandis
qu’il fallait trois heures et demi quand on y allait avec les vaches. Seulement
dans les années 70, lorsque l’on construisit La route asphaltée (Une
route pour des machines agricoles comme on dut écrire sur les formulaires de la
communauté européenne. En réalité, pour les autos des fils et petits-fils des
paysans qui ne savent plus si les vaches ont deux ou quatre tétines) on sut que
l’alpage était à 7 kilomètres du lieudit « Ca di Jouan », les
dernières maisons du village
Avant l’asphalte, pour mesurer l’espace on employait le
temps. Un temps relatif, de groupe, parfois, même relié à un seul individu (les
49 minutes de Robert, par exemple). Toujours un temps concret incommensurable
au temps moyen que le bureau du tourisme fait afficher sur les pentaèdres
oranges aux croisées des sentiers : « …Cime du chamois 3 heures…
Vallée du chat dégriffé 7 heures 30 minutes… ». Le temps marchait sur des
détails spatiaux connus par tous — le hêtre fendu après le pont… la racine où
Paul était tombé… la courbe du chamois. Il était concret, touchable, fusionné
aux caractéristiques du parcours. L’espace sans le temps était inconcevable. Le
temps sans l’espace inimaginable. Ce temps concret-là est perdu à jamais et il
ne peut être retrouvé ni par des décisions des bureaucrates ni par des poussées
de nostalgie de citadins insatisfaits. Pour le retrouver il faudrait non
seulement parcourir le sentier tous les jours comme les paysans d’antan mais
aussi passer des heures à discuter sur les vicissitudes du cousin au lieu que
sur les exploits de Zidane. Il faudrait faire reculer le temps. Ce qui n’est
pas bien ni pour nous, ni pour le temps (qui, à vrai dire, progresse sans trop
se soucier de nos états d’âme).
Un ami milanais vint avec sa femme enceinte de deux
mois à mon village et nous décidâmes de monter à l’alpage. Quand il me
demanda : « C’est à quelle distance ? », je me souvins de
ma mère qui, enceinte de six mois, monta avec une hotte de 30 kilos en deux
heures.
—
Je ne sais pas, mais…
disons que deux heures c’est le temps pour…
Ça nous a pris cinq heures. J’avais oublié que ma mère
portait dans son ventre un bébé d’un kilo et que la femme de mon ami, comme
beaucoup de citadines, en portait un de cent kilos.
8 Août 2000 Minutes
et mètres. Ma grand-mère n’avait pas de montre et mon grand-père n’était pas
souvent là — au moins jusqu’à ce qu’il ne soit pratiquement immobilisé par
l’âge et rendu sourd pour fuir les reproches de sa femme. En ce temps-là, le
matin et le soir, personne n’avait besoin de montre. La période de l’année, les
caractéristiques de la lumière et le rythme d’exécution des tâches étaient
suffisants pour donner l’heure avec une très grande précision[1].
Savoir qu’il était midi ce n’était pas trop difficile non plus, surtout quand
le ventre donnait une aide involontaire et pas toujours souhaitée. Ce qui était
plus difficile, c’était de savoir s’il était, par exemple, trois heures et
quart ou trois heures et demi. Eh bien, dans les alpages (il faudrait dire que
c’était surtout dans celui qui était à une heure, pour ma grand-mère, de sa maison)
on avait une horloge énorme accroché au sommet de la montagne. L’heure était
donnée par les lieux touchés par l’ombre du Rocher du midi. Vers la
Saint Jean (le 24 juin), par exemple, l’ombre libérait un éperon de roche une
centaine de pas en dessous de la ligne des châtaigniers. Et quand il faisait
nuageux ou qu’il pleuvait ? On n’avait pas besoin de l’heure précise car
elle servait pour tourner le foin au bon moment de manière qu’il ne sèche pas
trop.
Un jour, on dynamita le Rocher du midi pour
faire une route. Pas de tragédie. Lentement, ma grand-mère trouva de nouveaux
repères. Un jour tout le monde commença à porter des montres. Pas de tragédie.
Lentement, de nouvelles ombres surgirent.
9 Août 2000 Einstein
et Freud. Quand je parle à mes élèves de la révolution entamée par
Einstein en 1905 et qui, aux dires de ceux qui disent, bouleversa le sens
commun en reliant l’espace et le temps dans une entité à quatre dimensions, je
revois la manière de mesurer le temps et l’espace des paysans des Alpes
italiennes et j’ai l’impression qu’il n’y a pas eu de grands bouleversements.
Je pense qu’Einstein a fait un simple retour au sens commun des gens communs
même si les épistémologues ont raison de crier à la révolution car le sens
commun dont ils parlent est celui des hommes de sciences qui, dans leur
travail, se reposent souvent sur une conceptualisation efficace, communicable
et très éloignée de celle de la vie de tous les jours, ce qui a comme effet de
pervertir une partie de leur sens commun de… gens communs.
L’espace et le temps se séparèrent dans la tête des
savants à partir des débuts de la science moderne. Ils furent séparés
conceptuellement par Galilée pour être ensuite liés sous forme d’équations
mathématiques. Une séparation qui a eu un très grand succès car elle permet de
prévoir des phénomènes naturels (comme avant), de construire des machines
(mieux qu’avant) et de faire communiquer d’une manière assez objective les
hommes de science. Faux comme tous les concepts clairs et distincts, l’espace
et le temps furent intronisés par Kant et devinrent les piliers de toute pensée
qui savait reconnaître la force de la science. Comme tous les concepts clairs
et distincts ils sont nécessaires pour déblayer le terrain de l’automatisation
qui est aux aguets depuis l’inventions du levier.
On dit qu’Einstein comprit que l’espace et le temps
étaient moins distincts que ce que la physique classique disait quand il essaya
de clarifier le concept de simultanéité. Pour éclaircir un concept simple comme
celui d’événements simultanés il fut obligé de complexifier les liens entre
l’espace et le temps et de dire que le temps et l’espace de la physique étaient
liés comme ceux des… paysans (qui, jusqu’à pas si longtemps que ça, étaient la
grande majorité des gens communs). Comme quoi on voit que toute tentative de
clarifier un concept crée automatiquement des zones d’ombre sur celui à côté.
Mais ce retour aux paysans est un vrai retour et non une simple arrivée dans un
lieu où les nouveautés cachent le sens des choses de la vie de tous les jours.
Parfois je me demande si Einstein n’a pas commencé à
douter des concepts classiques d’espace et de temps en prenant des éléments de
sa vie quotidienne, comme par exemple les effets pervers de l’espace-temps sur
sa vie de couple. Et vie quotidienne (d’Einstein ou de notre tante Julie), par
association libre, nous renvoie à l’autre personnage illustre qui du temps et
de l’espace comme concepts séparés ne pouvait que dire du mal. Je me réfère
bien sûr à Freud dont l’inconscient, depuis au moins 1905, sans se soucier des
diktats de la science et de la logique, spatialise le temps et temporalise
l’espace.
10 Août 2000 Les
femmes sont-elles fantastiques ? ou la querelle des deux mondes.
Assez de subir les pressions des radicaux hypocrites.
Assez de se faire manipuler par des pseudo-intellos. Assez de croire aux
adeptes du melting-pot. Assez. Pour
vous emmerder encore plus, je[2]
commence comme votre souffre-douleurs, Ignace Ramonet, dans l’article que vous
avez si lâchement descendu la semaine passée. Facile de prendre comme cible un
monsieur qui a de la classe et qui ne lira jamais vos conneries. Une facilité
méprisable. Oui, je suis en colère. En colère comme rarement je l’ai été. Si ça
continue comme ça je sors du Trempet. « Non, non que vous direz ».
Vous ne voulez pas perdre votre Inuit outrancier. Le provocateur. Mais si vous
n’avez pas encore compris que ce n’est pas de la provoc, c’est foutu. Vous êtes
foutus. Vous n’êtes même pas foutus de comprendre l’importance de cette
querelle qui nous oblige à mettre cartes sur table par rapport à la seule
question qu’il vaut la peine de prendre au sérieux : « Pourquoi les
humains épandent-ils du sable entre les muqueuses des deux sexes ? ».
En colère contre tous les Trempettistes mais,
en particulier, contre les deux radiculs à la mords-moi-le-nu :
Demonc et Maffezzini. Que les trois femmes du groupe ne soient pas d’accord, ça
se comprend ; que Weis se drape derrière sa philo, Barone derrière le
cinéma et Rajotte fasse semblant de ne pas entendre ça va ; que les autres
mettent leur queue entre les jambes et se taisent ça va encore, mais que les
deux qui se piquent d’être contestataires dans l’âme se retirent dès qu’il
s’agit de s’opposer à des femmes, ça, ça me fait profondément chier. Au lieu de
lire le Monde Diplo, Colors, le N.Y. Times, ou Le
Mortier pour critiquer sans trop d’efforts ils devraient lire Soap Opera
Weekly comme je fais depuis des années. Ça leur permettrait de rester
lucides sur eux-mêmes et sur les autres, comme moi. Ces vasectomisés de mes
deux ne sont que de vieux catholiques qui ne savent pas qu’ils le sont. Des
couilles molles qui n’auront jamais le courage d’envoyer chier une femme quand
elle le mérite. Voilà ce que ça donne de ne pas avoir d’enfants, on bave devant
quatre poils ! Moi j’en ai eu treize, d’enfants[3],
et ça me permet de garder ma dignité, de ne pas être à plat ventre devant la
première crétine ! Mais ça suffit pour la mise en contexte.
Tout s’est déclenché lors de la dernière réunion.
Deville nous a rapporté la phrase d’une amie : « Il faut se méfier
des hommes qui disent que les femmes sont fantastiques ». Et au lieu d’en
rire comme elle sait si bien le faire elle a sorti tout un baratin pour aller
chercher l’assentiment des deux autres. Iskiuilik, hommes contre femmes,
que je pensais. Allons-y, avec un beau bras-de-fer. Celui qui perd paye une
caisse de Dom Pérignon. Rien à faire. Tous les hommes (hommes ?)
ont trouvé des excuses pour passer de l’autre côté. Une belle démonstration de
la féminisation du monde comme ne cesse de répéter Weis. Je reste donc seul.
Comme un con, je cherche un regard qui m’appuie. Rien. Seul comme un ours
blessé. Seul dans la solitude de l’Oukalkarata. C’est quoi cette
phoquerie ? Si j’étais con comme toute la gang je verrais dans leur comportement
lâche la confirmation que ce sont surtout les hommes qui doivent se méfier des
hommes quand il y a des femmes dans le portrait.
Weis a fait sa tirade sur « le pouvoir sociétal
des mâles » (le malin, quand ça fait son affaire, il l’oublie, son Nietzsche !)
et puis voilà le crétin des Alpes qui arrive avec ses gros sabots :
« Au fond, elles ont raison. Une femme amoureuse est beaucoup plus
amoureuse qu’un homme amoureux » et il y va avec des histoires à mourir
debout sur la maternité. Au fond — quand il dit des niaiseries il commence
toujours par au fond —, au fond, qu’en sait-il ? Qu’il parle pour
lui ! Moi, quand je suis amoureux, je suis amoureux. Comme une femme, plus
qu’une femme, parce que je suis moins peureux qu’elles et l’amour et la peur ne
font jamais long feu. Ou de l’autre bi-quelque-chose qui joue au provocateur
avec des textes pseudo-érotiques, et qui profère des lieux communs dignes des
sœurs de la divine régression : « Le sexe des femmes suit leurs
sentiments sexe comme un chien fidèle. » Rustaud ! C’est exactement
le contraire. Les femmes suivent leur sexe comme des chiennes fidèles. Et, toi,
tu n’es qu’un chien peureux !
Ne soyons pas nuancés. Primo : la méfiance
est un indice de faiblesse. Secundo : la méfiance est manque de confiance
en soi. Tertio : il faut se méfier seulement de sa propre méfiance.
Je suis prêt à comprendre et même à compatir avec la méfiance d’une crétine,
mais pas avec celle des femmes « normales ». Les crétines (moins
nombreuses qu’on ne pense) se méfient parce qu’elles ne comprennent rien.
Surtout rien de leur corps qui est toujours à l’affût… Laissons faire… Mais
pour les autres, la méfiance est absurde. Absurde et, surtout, débile dans les
rapports femmes-hommes, les seuls rapports clairs et profonds dans notre
société de l’à peu près. Faisons le jeu débile du dictionnaire (le jeu préféré
de ceux qui ne savent pas jouer avec la vie). Se méfier de qqn. :
se tenir en garde contre ses intentions. Faut-il encore le répéter que la vie
est si merdique parce qu’il y a seulement des bonnes intentions ! Et
maintenant on se met en garde contre les bonnes intentions ? Oui, parce
que l’enfer est pavé… Ce n’est pas contre les intentions mais pour les
intentions qu’il faut se mettre en garde. Il faut s’armer dans la défense des
bonnes intentions, être prêt à intervenir dans le champs de bataille de la vie
pour soulever (ou coucher) celles qui le demandent. Je crois que j’en étais à
trois. Quarto, l’autre, comme nous, veut son bien (les deux jésuites
ajouteraient ici « ce qu’ils croient être leur bien »). Il ne s’agit
donc pas de se méfier mais de voir ce que l’autre croit être son plaisir, ou si
vous voulez son bien et de l’y conduire, ce qui aura comme conséquence très
probable d’y aller nous-mêmes. Quinto. Notre corps est déjà une mise en
garde et n’a pas besoin qu’on en rajoute. Sexto. La méfiance est
contagieuse. Méfiance un jour méfiance toujours. La méfiance règle tout. Elle
nous referme sur nos petits malheurs et arme notre cerveau qui tire sur tout ce
qui bouge. Oui, il faut se méfier de tout ce qui bouge et avoir confiance
seulement en ce qui est sans vie. « Assez des bittes ou des cons qui
bandent ! »
J’aimerais poser une question à Deville et à sa
copine : ils sont mieux les hommes qui disent que toutes les femmes sont
des connes ou des emmerdeuses ? ou les gays qui les méprisent ou les
craignent ? ou les mous de tête qui ne font pas de différence entre la
neige du matin et celle de midi ? oui ? ils ont mieux car ils sont
honnêtes ? Mais, ce n’est pas ça l’honnêteté. Ça c’est de la peur et de la
paresse. Peur et paresse. Paresse et peur. Les consuls permanents de la
république du chacun contre tous. Pourquoi un homme dit-il que les femmes sont
fantastiques ? Réponse toute faite : « parce qu’ils veulent les
avoir sans payer le juste prix ». Il y a des cas comme ça (il y a des cons
partout). Il y a surtout le cas de ceux qui sentent — avec corps, âme et tout
ce qui suit — que les femmes sont fantastiques. Ceux qui sentent et donc
savent. Ces hommes-là, c’est très facile à les repérer. Ils :
comme moi.
Simple, non ? De ceux qui disent que les femmes
sont fantastiques et n’ont pas ces caractéristiques, il ne faut pas se méfier
non plus. Il faut les prendre pour ce qu’ils sont : des pauvre mecs à la
recherche de maman perdue (qu’ils appellent temps quand ils ont lu trois
bouquins et ne veulent pas paraître cuculs). Simple ? Oui.
11 Août 2000
Fioussssssssssst
Fiiiiiiiiiisssssssssssssssttstststststst. Ils nettoient les tags sous le
regard bienveillant du patron de la maison. Ils préparent le mur pour leur
peinture. De la vraie. Ces effaceurs avec prétentions artistiques démontrent,
si on en avait encore besoin, que le système (comme on disait autrefois)
absorbe toutes les formes de contestation juvéniles-artistiques-nées-de-l’ennui
avec facilité et ruse. Le système (représenté par les patrons des maisons, dans
ce cas-ci) canalise dans la « bonne » direction les forces de la
contestation. Ce qui n’est vraiment pas sympa dans tout ça, ce ne sont pas
tellement les vicissitudes des pseudo-contestataires mais le fait que les
murales se ressemblent toutes dans leur laideur prétentieuse et naïve.
On passait de Lorca à Neruda, de Neruda à Montale, de
Montale à Prévert et puis on recommençait. On prenait un Martini suivi
d’un Cinzano suivi d’un Black and White, suivi d’un Porto
et puis on recommençait. On parlait de femmes, d’art, de politique, de femmes,
de femmes encore et puis on recommençait avec les femmes (on savait qu’elles
étaient fantastiques mais on ne connaissait que nos mères, nos profs et, un
peu, nos cousines). On avait seize ans. On aimait beaucoup Barbara de Prévert :
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
….
Toi que je ne connaissais pas
L’autre soir j’ai écouté Montand chanter Barbara. Un
vide enrobé par le parfait ronronnement du chat Yves. Vide sur vide.
12 Août 2000
Le 12 août 1942 naquit Réjean Ducharme.
13 Août 2000 Adornien
trop adornien. Deux manières de penser, choisies parmi une infinité :
Philosophique :
le fait d’affirmer quelque chose valorise son contraire aussi. Rien n’est tout
à fait vrai — ce que je viens de dire non plus. Les tentatives de construire le
vrai sur des fondements pas tout à fait vrais et pas tout à fait faux rend
excitante et donc immortelle la philosophie qui est un jeu dans lequel le
langage n’est pas tout. La pensée philosophique naît de l’impossibilité d’être
toujours dans le plaisir et est alimentée par l’enthousiasme provenant de la
chair. Elle est amorale.
Politique :
le fait d’affirmer quelque chose valorise ce qui est derrière le langage. En
politique tout est noir ou rouge. Hypostasier est nécessaire car l’attaque est
incontestablement le meilleur moyen de défense. La pensée politique naît de la
souffrance et est alimentée par le désir qui provient de l’esprit (le dépôt de
la chair). Elle est critique de l’idéologie. Elle est morale
Les deux pensées sont incompatibles. Pour s’en
convaincre il suffit de considérer leurs rapports au lieux communs : pour
l’une c’est mortel, pour l’autre c’est la vie. Ou de considérer les massacres
causés ou justifiés par les tentatives de mariage des deux, comme celui
qu’officia Lénine dont les rejetons (philosophiques et politiques) souffrent de
malformations congénitales incurables.
Exemple (de tentative de pensée politique). Ça arrive
même au Devoir, les opinions potables. Comme celles de L. Brunet et D.
Casoni sur le Ritalin et les enfants hyperactifs : « Incapable
d’entendre la souffrance, nous semblons tentés d’en faire taire les
bruits. » Après avoir montré l’inertie et la facilité du comportement des
adultes, ils terminent leur Libre opinion avec une question rhétorique
« Préférons nous traiter les problèmes de fond ou contrôler nos enfants
souffrants ? » Quel est le problème de fond ? La souffrance
humaine ? Trop de fond. L’école qui fonctionne mal ? Trop superficiel.
Le fait qu’il y ait l’école obligatoire ? Certainement.
[1] Il y a ceux qui déblatèrent sur le fait que la mesure du temps des paysans n’était pas précise. Qu’une heure plus ou moins ne changeait rien. Ignorants. Pour certaines tâches, la vie du paysan était réglée avec une énorme précision et des écarts de quelques minutes étaient souvent permis seulement aux pauvres d’esprit.
[2] Iketnuk.
[3] Iketnuk a effectivement treize enfants légalement reconnus dont six de sa femme Ikalkatta. Par moment il affirme qu’il en a au moins une autre vingtaine un peu partout. Surtout en Gascogne.