13 novembre 2000 Conférence mi-Ik mi-derridienne. « Pas encore ! », je me suis dit quand Heidegger, au début de Qu’est-ce qu’une chose ? parle du puits de Thalès. Pas encore le puits de Thalès, pour nous montrer le détachement de la philosophie par rapport aux petites choses matérielles ! Mais, en relisant l’anecdote, je m’aperçus que j’en avais un souvenir bien pâle. J’avais gardé seulement le sens, mon sens ; je m’étais emmitonné dans une signification paisible et j’avais oublié toutes les aspérités de l’original. Le voilà, l’original (original c’est, bien sûr, pour une traduction en français d’un texte grec d’il y a deux mille trois cent ans, une manière de dire) : « Ainsi on raconte que Thalès serait tombé dans un puits, tandis qu’il s’était absorbé dans l’observation de la voûte céleste. Là-dessus une petite servante thrace, malicieuse et mignonne, l’aurait raillé de mettre tant de passion à gagner la connaissance des choses du ciel, alors que lui demeuraient cachées les choses qu’il avait sous son nez et à ses pieds. ». Il y en a de la couleur ! Il y en a tellement que je ne suis même plus sûr que c’est Thalès qui est au centre. Les anecdotes sont terribles ! comme la télé, elles prétendent enseigner tout en divertissant, mais cela crée des effets pervers : quand on en retient la signification on les appauvrit, quand on en retient la couleur ça devient « anecdotique ». Que j’aie retenu seulement la signification, dans ce cas, ce n’est pas étonnant. C’est le commentaire de l’autorité Platon qui a appauvri l’anecdote dans ma tête, certainement pour me faciliter le passage à l’examen de philo : « Cette raillerie s’applique à tous ceux qui se mêlent de philosophie ». Ce commentaire, comme tous les commentaires qui ne dépassent pas le stade d’appendices inutiles a éteint dans ma tête tout ce que de vivant il y avait dans la scène. Et dans la vôtre ?

 

Regardons-là, la scène. Cette servante non seulement est malicieuse — comment pouvait-on en douter, vu qu’elle se moque du grand savant — mais elle est aussi mignonne, ce qui pourrait expliquer beaucoup de choses. De tous les côtés. Côté Thalès : qui nous assure qu’il n’avait pas les yeux au ciel pour demander une grâce à Zeus du genre : « Transforme-moi en un petit taureau » par exemple ? Côté Platon : pour nous montrer pour la énième fois que la beauté terrestre est sans importance ? Côté Heidegger : pour nous donner une nouvelle démonstration de sa maîtrise de l’art de la manipulation des mots (Et, ne faut-il pas qu’une brave servante ait l’occasion de rire ?), même si la « mignonne » qui devient « brave » est un classique du paternalisme et d’une vieillesse prude[1]. Ça ferait trop vert un Heidegger qui dit : (Et, ne faut-il pas qu’une servante mignonne ait l’occasion de rire ?) ; trop redondant « une servante malicieuse » et trop pédant et presque cucul « une servante thrace » — à moins que la servante ne trace pas une ligne pour démarquer et ainsi démasque le sage…

 

Donc notre servante, bien chargée de stéréotypes, dit au sage qu’il met la passion à la mauvaise place. Notez le paternalisme de notre « notre » qui concurrence assez efficacement le « brave » de Heidegger. Notre. Elle nous appartient et elle agit à notre compte. Nous, vous et moi, on aimerait, comme Thalès contempler la voûte céleste sans oublier les choses qui sont à portée de nez. Ce qui n’est pas très éloigné de la portée de né, qui n’est pas choses d’hommes. La passion à la mauvaise place, surtout si elles sont malicieuses et mignonnes. (Voilà une digression qui emprunte l’esprit, le peu qu’elle a, à Derrida et au machisme ambiant[2] !) Si elle était malicieuse, comme Platon, caché derrière un bien mince « on », veut nous faire accroire, elle avait certainement insisté avec ironie et bonhomie sur la « passion ». Surtout qu’elle devait le connaître ce sage Thalès qui faisait partie de la société du spectacle de l’époque. Elle avait entendu sa mère parler avec ses copines de ce vieux… de ce vieux… sage, qui, sans doute, n’avait pas toujours été vieux et sage. Elle se souvenait aussi de certains regards qu’il lui avait jetés quand, gamine mignonne, elle jouait sous son nez. Je m’éloigne ? De quoi ? De l’interprétation canonique ? Je cherche. Je prends l’anecdote comme excuse. Je me laisse aller. J’aimerais que vous aussi vous vous laissiez aller. Vous laisser aller à ce bavardage utile, où l’on ne sait même plus s’il s’agit de philosophie ou de n’importe quoi d’autre, ce qui, philosophiquement parlant, est encore de la philosophie.

 

Si Platon avait fait un commentaire du genre « Cette raillerie s’applique à toutes celles qui raillent » ou du genre « Cette raillerie s’applique à toutes celles qui sont mignonnes » ou encore « Cette raillerie s’applique à tous ceux qui ne regardent pas les choses qui sont à portée de la main », etc. cela aurait, sans doute, dévier le cours de la philosophie. Mais Platon ne l’a pas fait. Platon ne pouvait pas le faire, car, s’il l’avait fait, il serait disparu dans le fleuve de l’oubli comme la malicieuse servante dont on se rappelle seulement qu’elle était servante. Ce qui n’est pas beaucoup, même pour une servante. À moins de faire une entorse à Platon qui, comme Thalès, risquerait alors de tomber dans un autre puits.

 

14 novembre 2000 Quand on parle de la démocratie à Athènes on oublie trop souvent que les paysans n’avaient pas le droit de vote. Déjà les sans parole. Peut-on leur donner la parole ? sans doute pas. La parole on ne peut que la prendre. Mais souvent on n’y réussit pas. Alors, si on n’est pas complètement muet, on dit qu’elle ne sert à rien.

 

15 novembre 2000 La psychanalyse arrive au moment où on a besoin de gens autonomes pour le travail dans les villes, ce qui crée de nouvelles conditions pour les femmes (et donc pour les hommes) qui permettent aux tordeuses de pinettes non seulement de vriller le tonneau de l’amour mais aussi de demander un dû qui a du mal à venir. Ça ne marche pas très bien. Ça fait mal. Plus que nécessaire. Les causes — il faut bien parler de causes quand la psychanalyse entre en jeu —  les causes sont multiples mais la principale est le décalage entre l’éducation reçue dans l’enfance et les requêtes économiques et culturelles de l’âge adulte. Freud avec son approche de conservateur (radicale seulement dans la parole) charge la pratique psychanalytique sur un bateau désexualisé. Mais, depuis que le grand timonier de la morale s’est assoupi, le bateau dérive et la psychanalyse a toujours plus de difficultés à tenir loin les rapports sexuels qui, même s’il semble qu’ils n’existent pas, font comme s’ils existaient.

 

16 novembre 2000 Voyage. Dix heures d’avion c’est long, surtout si le départ est retardé de deux heures. Quelques pas dans la maigre librairie de Dorval. Section des classiques anglais à 3,99 et 4,99 $. Austen, Brontë…je n’ai jamais lu Wuthering Heights, je le prends. Ça suffit pour l’anglais. Je ne vois pas de section française. Elle est au fond. Classique québécois : Une saison dans la vie d’Emmanuel, ça fait au moins quinze ans que je dois le lire. Je le prends. À côté de la caisse, une espèce de section érotique. En voilà un qui ferait hurler Alice : 203 façons de rendre fou un homme au lit. Je le prends.

 

Emmanuel au Maroc. « Tu ne connais pas le Québec. » On me le dit quand je ne reconnais pas Pauline Maurois, quand je confesse que Paul Piché est, pour moi, un parfait inconnu ou quand j’affirme ne rien savoir de la célèbre grève de Radio Can. Je me défends en parlant de mon commerce avec Ducharme, de mes amis d’Hydro ou de mes visites au Jean Coutu du coin. « Ce n’est pas ça, le Québec. Tu es trop dans ta tête. Même quand tu observes les gens dans une pharmacie ou dans une salle d’attente d’une clinique, tu es incapable de ne pas projeter l’ombre de ton monde. Le Québec, c’est autre chose. Tu devrais lire Une saison dans la vie d’Emmanuel. »

 

Seulement cent soixante cinq pages dans la nouvelle édition de Boréal. Il y a deux heures d’attente. Je devrais le finir avant l’embarquement. Les pieds de Grand-Mère Antoinette dominaient la chambre. Ils étaient là , tranquilles et sournois comme deux bêtes couchées…, un début un peu trop « littéraire » à mon goût. Mais, après ça change. Deux pages d’exercice ça suffit pour un écrivain, après il est réchauffé. Ce qui suit permet même d’oublier la facilité de la prison des lacets et de cuir de Grand-Mère Antoinette. Mon dieu comme cela change ! La « littérature » aux orties ! La « réalité » aux orties ! Place aux cauchemars et à la poésie ! Non, le Québec ce n’est pas celui que décrit Marie-Claire Blais, le Québec est beaucoup plus solaire. Je veux dire, le monde ne peut pas être si noir. « Tu es incapable, d’écouter. Tu dois tout faire passer par ton hache-idée de merde. » Ce n’est pas vrai. J’écoute. J’aime ce qu’elle dit et comment elle le dit. Mais c’est bien parce que j’aime, que dans la saison d’Emmanuel je vois la saison de Marie-Claire Blais. La messe de cinq heures ? une institution, dans le monde paysan, Une parenthèse quotidienne. Rien de dur ou de souffrant. Même avec la neige. Le père qui refuse les livres ? un classique paysan. Rien de dur ou de souffrant (pour un parent qui s’oppose il y en a presque toujours un qui aide ; si les deux sont contre il y a un oncle, un ami un prêtre ou… personne, il est vrai.) Les parents qui s’aiment d’un amour bruyant ? Normal et beau. Même au Québec. Ce qui est spécial — c’est ça la poésie — c’est la transformation que la romancière opère sur un matériel commun, banalement truffé de malheur et de joie ; c’est cette atmosphère plus réelle que le réel, invention d’une âme torturée et meurtrie qui colore le monde avec son pinceau trempé dans la souffrance. Un monde où on peut inventer un Frère Théodule pour nous montrer que même la bassesse, quand on a vraiment froid, peut donner de la chaleur. Et l’usine et le bordel ? Elle ne les invente pas. Ils sont là pour ramasser ceux que la campagne laisse choir. Oui, peut-être que je ne connais pas le Québec et que, comme Grand-Mère Antoinette, je préfère me consoler en pensant que ces créatures (grâce à Dieu) n’étaient que des créatures de l’imagination, et ne pouvaient pas exister vraiment . Non, j’insiste, les créatures de Jean Le Maigre n’existent pas, comme celles de Marie-Claire Blais.

 

On embarque. Combien de Fortunés, d’Héloïses et d’Emanuels parmi ces Marocains qui emmènent leurs petits voir Grand-Mère Fatima ? Beaucoup. Surtout après avoir passé deux heures saignantes en leur compagnie. Incroyable, mais il y a encore des gens qui croient que les livres ne sont pas des hallucinogènes !

 

17 novembre 2000 Dépaysé. À côté, dans la rangée centrale, un jeune couple avec trois enfants. Le plus âgé doit avoir trois ans. Derrière, trois femmes voilées qui rigoleront pendant tout le voyage. À ma droite, un vieux monsieur Arabe qui me fait penser à Michel Piccoli et qui ne dira pas un mot pendant tout le voyage (moi non plus, par ailleurs). Devant, un vêtement avec une fente très étroite à la hauteur des yeux qui contient probablement une femme, accompagnée par un barbu aux regards teigneux.

 

Confession d’un enfant du siècle. Comme d’habitude, avant de commencer un livre je lis la dernière phrase : « Ce livre est dédié à l’homme ». Tout un programme. Et pas une phrase qui rend sympathique un auteur surtout quand on débute la lecture avec beaucoup de réticence. Je rêvais déjà d’une critique méprisante. J’avais vu l’auteur (Michel Houellebecq) à une émission de télé avec Sollers et je l’avais trouvé profondément antipathique. De plus, un ami d’amis, une des personnes le plus désagréables que je connaisse, le trouvait génial et la femme que j’aime ne l’aimait pas beaucoup. Ça commençait mal.

 

Je commence donc à lire Les particules élémentaires, après le bain douloureusement agréable dans La saison d’Emmanuel, avec une toute autre envie que de me faire bercer par un écrivain prétentieux et à la mode parmi les petits cyniques du quartier. Quand, au début, il parle de Bohr et Heisenberg, je me dis « Ça y est ! voilà l’intellectuel qui, sans rien comprendre à la mécanique quantique… », eh bien ! non. Il semble y comprendre quelque chose (ce que l’on peut comprendre, qui, comme disait Feynman, ce n’est pas beaucoup) et il en parle sans pédanterie et avec beaucoup d’à propos. Il met au centre de son roman philosophique — car il s’agit d’un roman philosophique — un des grand thèmes de la science du XXe siècle : celui de la compréhension des particules élémentaires. Je commence à être intrigué. Plus qu’intrigué : intégré. Je commence à réfléchir avec l’auteur. Escale à New York. Interruption de la lecture. Attente dans une grand salle carrée bleue. Impossible de sortir des particules. J’y suis : je viens de trouver son roman frère. Oui. Clair. Ivan devient Michel, Dimitri Bruno et Aliocha disparaît. Le père aussi disparaît après s’être divisé. Et la mère ? absente. Smerdiakof ? si on ne doit pas tuer le père, on n’en a pas besoin. Pour les romans philosophiques, si on n’a pas beaucoup de temps on peut passer directement des Frères Karamazov aux Particules car La Recherche précède Karamazov, L’homme sans qualité y est intégré et l’Ulysse est un cas à part —  le reste c’est autre chose : des romans ou de la philo. Le tableau que Houellebecq fait de la génération qui le précède (qui est la génération de mes frères aînés ou des frères cadets de mes parents) est d’une inclémence telle que les gencives font mal, le péritoine s’irrite et la dure-mère saigne. Pas de pitié pour ces hédonistes beaux (parfois) intelligents (si on veut) engagé (qu’ils disent) qui se croient iconoclastes parce qu’ils détruisent les images que l’économie a mis au rebut. Des enfants qui exploitent la culpabilité de leurs pères (ceux qui ont contribué à la création de la boucherie de 1939-1945) pour prendre le pouvoir culturel en attendant de prendre celui économique. Des hommes et des femmes qui avec les ponts vers le passé ont brûlé le bois pour en bâtir de nouveaux, vers le futur. L’amour, ils l’ont réduit à une réaction chimique dans le cerveau (les plus intelligents, les autres à une simple irritation des muqueuses), l’amitié… l’amitié, connais pas ça. Les rapport parentaux ? C’est quoi ça ? Ils se sont libérés de toutes les scories et ils sont devenus tellement légers qu’ils ont la résistance d’une bulle de savon. Ils ont fait des enfants comme Bruno, qui n’est pas beau et donc n’est pas désiré mais dont le désir ne sait pas tout cela et arrose de sperme mouchoirs, livres, visages… tout ce qui traverse sa route. Il finira à l’asile. Michel, son demi frère, homme de science célèbre jettera les bases d’une nouvelle espèce issue de cette espèce, la nôtre, qui après cinq cents ans de recherche de l’individualité parfaite se trouve devant la lisse paroi du malheur parfait.

 

Aéroport de Casa, attente du vol pour Agadir. Deux personnages lugubre s’approchent.

       Allez-vous à Agadir ?

        Oui.

        Tu vas dans un hôtel.

        Oui.

        Lequel ?

        Je ne sais pas.

        Tu te moques de mon ami, dit le deuxième.

Je les regarde comme on peut regarder un étron avec un corps d’homme. Ils doivent s’en apercevoir.

       C’est quoi ce regard ?

Je ne réponds pas.

       Je m’en vais. Il est un con,

dit le premier au deuxième, qui, je dois l’admettre, pue un peu moins

Je replonge dans mes particules.

       Tu dois excuser mon ami. Il est facilement irritable. Tu ne dis rien ? Veux tu des femmes dans ta chambre ? Répond-moi espèce de…

Je lève la tête du livre. Annabelle vient de mourir. J’ai une grand envie de pleurer. J’endurcis mon expression (du moins je crois)

       J’en ai pas besoin.

        Des hommes ?

        Non plus.

        Dis-moi à quelle heure on embarque.

        Dix-sept heures quarante cinq.

Deux personnage de Houellebecq. Je ne me libèrerai jamais de mes hallucination livresques.

 

Michel part pour l’Irlande après la mort d’Isabelle. Isabelle si belle qu’elle ne pouvait qu’être prise, comme toutes les choses belles et comme toutes les choses belles, considérée comme un simple ornement, une simple chose. En Irlande, il écrira une œuvre qui, comme celle d’Einstein ou de Bohr ouvrira de nouvelles voies, mais cette fois pas à la physique seulement. En 2027, Hubczejak, le « prophète » de Michel fera passer ses idées et la narrateur pourra dire : « Ayant rompu le lien filial qui nous rattachait à l’humanité, nous vivons. À l’estimation des hommes, nous vivons heureux (…) L’ambition ultime de cet ouvrage est de saluer cette espèce infortunée et courageuse qui nous a créés. Cette espèce douloureuse et vile, à peine différente du singe, qui portait cependant en elle tant d’aspirations nobles. »

 

Un livre noir, lucide sur le passé et le présent. Un livre clair, lumineux et débordant d’espoir comme une journée ensoleillée de septembre dans les Dolomites.

 

18 novembre 2000 Urbaniste.

    Vous êtes urbaniste ?

    Oui. Est-ce étrange ?

    Non, Mais c’est la première fois que je rencontre une religieuse urbaniste.

    Oui. On n’est plus très nombreuses dans l’ordre de Sainte-Claire. Il y a très peu de gens comme vous qui savent que les religieuses de ma congrégation s’appellent Urbanistes. Avez-vous une sœur ou…

    Moi… non…vraiment… ce n’est pas… je croyais…

    Ne soyez pas gêné. Je suis habituée. Les urbanistes sont tellement plus nombreux que les Urbanistes !

    Excusez mon ignorance et ma curiosité. Pourquoi…

    Pourquoi on nous appelle Urbanistes ? Parce que nous suivons les règles d’Urbain IV. Mais, attention, il ne faut pas confondre les religieuses Urbanistes avec les partisans d’Urbain VI lors du schisme d’Occident, eux aussi on les appelle Urbanistes.

    Merci, de la part de tous les urbains avec « u » minuscule pour votre cours d’urbanisme.

    Dieu soit avec vous,

 

19 novembre 2000 Jeunesse. Les pamplemousses du Nouvel Obs, jeans serrés, cheveux courts, pas de ventre, plus ou moins gais, anti-mondialisation, une touche d’anarchisme, ne veulent pas vieillir. Les voilà donc qui proposent un dossier Rester jeune, un dossier sur comment « Réparer l’outrage des ans » qui selon eux est « Le plus vieux rêve de l’homme… et l’obsession de la femme ». Ils nous le disent en gros caractères « la vieillesse et la décrépitude, ne sont plus des fatalités ». Vous pensez qu’ils sont ironiques ? et bien non. Pas du tout. Un conseil aux nouveaux observateurs : allez lire Les particules élémentaires. Allez vous rincer le cerveau.

 

Prévenir. Toujours nos pamplemousses du N.O. : « Avant tout prévenir (…) pour garder un cœur de jeune homme il faut surveiller les principaux facteurs de risque : obésité, diabète, hypertension artérielle, stress, sédentarité, alcool, tabac » Prévenir. Prévenez. Prévenez messieurs. Venez avant. Venez avant quoi ? Je ne vous le dis pas, vieux cons ! Aller lire Les particules élémentaires. Allez vous faire foutre !

 

Apocope. Obs. Observateur, obscène, obscur, obsédant, obsèques, obséquieux, obsessif, obsolescent, obsolète, obstacle, obstiné, obstruant, Je n’aime pas les apocopes mais dans le cas du nouvel obs je dois admettre qu’il y a quelque chose qui me titille. Oui vieux pamplemousses du Nouvel obséquieux. Allez lire Ducharme. Allez rester jaunes.

 

Prévenir encore, Pourquoi ne prévient-on pas ? Simple : « L’ignorance, l’inconscience et le manque de courage politique sont responsables ! » Ou, manque de court âge (sans liaison je vous en prie !) parmi les politiciens. Les liaisons réservez-les pour d’autres choses. Plus dangereuses. Allez lire Les particules élémentaires. Allez vous inculâger !

 

Côloniser. Encore eux : « La coloscopie, examen indispensable mais inconfortable de l’intérieur du côlon… » Inconfortable ? pas pour les enculés du Nouvel Obstrué. Pas pour eux, qui rêvent d’une caméra géante sur la bitte de Jospin. Pas pour eux. Allez lire le Coran. Allez vous faire talibaner.



[1] Heidegger a oublié de nous dire qu’elle était aussi jeune, petite, etc.

[2] J’ai ajouté la deuxième partie en pensant à Alice, la conscience féministe du Trempet.