2 juillet 2001 Dingo.
Dingo est le dernier roman publié par Mirbeau en
1913.
Pour quelqu’un comme moi, dont le cerveau est
irrigué par une mythologie paysanne depuis que l’école m’a appris l’art de dire
ce que les autres ont déjà dit, la manière que Mirbeau adopte pour présenter
les paysans est un coup pernicieux. Au début je me disais que c’était des
paysans français et qu’en Italie, ce n’était pas la même chose. Il est vrai que
l’Italie est grande et que je ne la connais pas bien… mais, ma vallée… dans ma
vallée, au moins, c’était différent j’en étais sûr… mais, ma vallée aussi est
grande, il m’arrive bien de me vanter que du lac de Côme au Stelvio il y a au
moins 100 Kilomètres et puis il y a plein de vallées transversales remplies de
villages que je n’ai jamais visités, même de villages dont je ne connais pas le
nom… Ce qui est sûr, par contre, c’est que dans mon village il n’y avait pas de
paysans à la Mirbeau… Sûr ? Si j’y pense bien, quand mon grand-père me
parlait d’ul Giuan de la Lisa… il était comment ce Giuan ? Comme
les paysans de Ponteilles-en-Barcis ? (Ponteilles-en-Barcis est le nom du
village, allongé sur la route entre Paris et Compiègne, où Mirbeau et Dingo
passent presque tout le livre avant de s’installer à Paris et de faire un
voyage fort hasardeux en Italie, en Suisse et en Allemagne.) Oui, peut-être
qu’au début du siècle, chez moi non plus, on n’y allait pas avec le dos de la
cuillère avec la mesquinerie et la bassesse. Il a fallu deux guerres mondiales
et des centaines de milliers de morts pour ouvrir un peu l’esprit des paysans.
Quelle chance que d’être nés après ces deux catastrophes ! Surtout si
notre esprit continue à ne pas regarder plus loin que nos compagnons d’aisance.
Mais, dans Dingo, ce ne sont pas seulement les
paysans qui ignorent la générosité, celle-ci ne perle à l’âme ni des bourgeois
ni des intellectuels ni des militaires. Tous se méfient de tous, et s’ils
entr’ouvrent leur ciboulot, ce n’est que pour tendre des pièges à moins
chanceux qu’eux. Mais, que font un journaliste célèbre et un dingo[1]
australien dans un petit village qui « n’est qu’une rue, une rue très
sale […] où s’accumulent les bouses, les crottins, et les fientes, où les
ordures ménagères s’éternisent aux creux des pavés. […] À l’exception de
[quelques] bourgeois, ne vivent à Ponteilles que des cultivateurs de la terre,
population inquiète, sournoise, hargneuse et blême » ? Le
journaliste cherche la tranquillité et le dingo, un tout petit dingo, arrivé un
jour par la poste, envoyé par un ami anglais qui « ne me fatigue pas de
son amitié et que je n’accable pas de la mienne. » cherchera des
agneaux, des renards, des gendarmes, des poules… Le dingo qui entrera dans la
société civile comme Dingo, est peut-être un canidé mais pas un chien même si
tous le traitent comme un chien et notre journaliste sera le premier à s’en
apercevoir. Pas question de faire obéir Dingo qui « savait aussi que,
s’il m’eût obéi, il n’eût été ni un chien, ni un homme, rien qu’une espèce
d’être vague, désarmé, désorbité, un fantoche absurde aussi fantoche que Dieu,
lequel n’a ni queue ni tête, puisqu’il est théologiquement démontré qu’il n’a
ni commencement ni fin ». Ça fait longtemps qu’on a domestiqué les
chiens, à peu près à la même époque que les hommes et les uns comme les autres
ont eu le temps d’intérioriser leur sauvagerie, de la rendre plus fine, plus
acceptable, plus petite, plus humaine — même si je ne fais pas de citations,
c’est Mirbeau qui pense ainsi ; moi je suis plus optimiste, du moins je
crois. Mais l’intériorisation, pervertit nos sens en les tournant — eux qui
étaient censés être notre moyen d’écouter le monde — vers nos tripes, vers
notre vie à nous : nous sommes maintenant sensibles au moindre mouvement
de l’âme[2]
mais « nous ne sentons plus rien, nous ne sentons jamais rien »
de ce qui vient de l’extérieur. Ce que nous ne sommes vraiment pas prêts à
admettre. Nous voilà donc à crier sur tous les toits ou à chuchoter aux
oreilles des amis (ça dépend des habitudes d’enfance) que nous supportons
« toutes les laideurs physiques ou morales […] par courage […] par un
noble esprit de tolérance ». Nous voilà à nous mentir. Mais la
civilisation est si bien faite que pour une sensibilité qu’elle nous ôte, mille
mots elle nous donne. C’est parce qu’ils n’ont pas de mots que même les animaux
domestiques sont plus sensibles que nous. Quel homme, par exemple, pourrait,
comme Pierrot, le petit chien de Mirbeau, mourir à la vue d’une dame laide et
mesquine que seules « la miséricorde chrétienne ou le sadisme »
permettent de supporter ? Qui est encore assez sensible à la laideur pour
mourir par peur de « frôler sa jupe, risquer de recevoir une caresse » ?
Plus personne. Seuls quelques chiens. Les dingos non plus, ne meurent pas,
mais, bien plus sensibles que les chiens, ils mordent. Ils attaquent. Il tuent.
Monsieur Jaulin, le cabaretier de Ponteilles,
tue aussi. Il tue sa mère après l’avoir convaincue « au moyen
d’arguments dont je ne puis garantir la douceur persuasive ni la tendresse
filiale […] à lui donner par avance et par acte dûment notarié " son petit bien " ». Il la tue en l’aidant
à tomber du deuxième étage. Ce qui n’est pas tellement grave en soi : il y
a bien peu de fils, et pas seulement à Ponteilles, qui tituberait plus de
quelques secondes entre l’idée de continuer à nourrir leur vieille mère et
celle de la tuer (ou de la laisser mourir) pour avoir le magot. Ce qui est
peut-être plus grave, c’est que tout le monde fait semblant de ne pas savoir et
qu’un parricide, comme le sacré Jaulin « Y gagne un surcroît d’estime ».
« Il est futé ce bougre-là », qu’ils disent.
Marguerite Radicet, une fillette de douze ans,
a aussi été tuée. « A été violentée, puis assassinée — d’autres
prétendent assassinée, puis violentée — par un chemineau à qui M. Radicet a
donné l’hospitalité ». C’est l’enquête au village ; c’est la fête, de
la méchanceté. Endimanchés, ils vont au bourg voisin pour le procès. On veut
voir le monstre, la guillotine ! Le monstre, l’assassin n’« a
l’air de rien… de rien du tout… Un pauvre visage quelconque » mais pas
pour Dingo. Il le reconnaît, c’est le « petit homme déjà vieux […] qui
traîne péniblement une charrette à bras », celui qu’il avait aidé (au
moins dans sa tête et dans sa mimique) à monter la côté ; « en
deux bonds il est près de l’homme […] il lui lèche ses mains enchaînées, lui
caresse les jambes, se hausse jusqu’à son menton comme s’ils voulait
l’embrasser ». Il ferait n’importe quoi pour être à côté des vrais
pauvres (pas des riches pauvres, des paysans et des boutiquiers qui se
plaignent panse pleine) et emmerder les gendarmes. Mais ne pensez pas que Dingo
ait l’esprit démocratique : il est trop solitaire, trop sensible, trop
orgueilleux, trop trop, pour pouvoir vivre avec les autres chiens : il
flaire « l’envie, cette basse envie démocratique des âmes inférieures,
qui, pour n’avoir pu se hausser aux joies de la richesse, aux voluptés du luxe,
prétendent les mépriser. » Les dingos peuvent se permettre bien plus
de contradictions que les hommes, ils n’ont pas une cohérence à défendre, eux.
Ils sont ce qu’ils sont, à tout moment. Ils incarnent la cohérence de la vie
qui est, bien souvent (je n’ai pas écrit « toujours » pour ne pas
m’aliéner le restant de sympathie de ma dernière lectrice !) plus
cohérente que celle des hommes qui s’affalent de tout leur petit dans le lit de l’apathie. Vous vous en douterez
mais Mirbeau aussi est du côté du petit homme : « Je n’étais pas
sûr que le petit homme, malgré ses aveux, ne fût point innocent ». Le
côté dingo de Mirbeau ou le côté humain de Dingo le rend méfiant devant la justice :
« [J’ai] une telle répugnance pour ces faces indifférentes qu’ont les
juges, un tel effroi de ces faces mornes, têtues qu’ont les jurés […] que je
crois toujours, par une sorte de protestation instinctive, à l’innocence des
pires criminels. » Trop primitif ? Trop facile ? On ne
demande pas (pas encore) à un dingo de prendre des gants.
À Ponteilles il y a bien sûr un notaire. Il y
en avait un qui est parti avec les économies des concitoyens. Maintenant il y
en a un autre. Et les notaires ont beau jeu avec les paysans dont « l’amour-propre
est celui d’un enfant stupide et têtu », il leur suffit de parler de
manière difficile car ils sont raisonnables seulement quand ils ne comprennent
pas. Et les paysans « méfiants envers leurs pères, leurs mères, leurs
enfants, et envers eux-mêmes, méfiants envers les animaux et les choses et
envers l’ombre des choses [ils] accordent au notaire une confiance illimitée. »
Il faut dire que Mirbeau aussi l’aime bien, le deuxième notaire, qui comme le
premier s’enfuira un peu plus gras, un peu plus riche ; lui aussi se
laisse prendre et ne fait pas confiance à la sensibilité de Dingo qui a tout de
suite flairé la charogne.
Dingo mûrit. Dingo fait ce qu’il sait faire et
il aime faire ce qu’il sait faire. Mais ce qu’il sait faire n’est pas
nécessairement ce que les braves agriculteurs, les cabaretiers, les savants (il
y a même un savant, expert des araignées, qui feint un détachement très louche
par rapport à la carrière et dont la jeune fille a un petit agneau. Vous le voyez
venir, n’est-ce pas ? Donc la fille qui a un petit agneau aime Dingo qui,
lui, aime bien la fillette mais lui préfère l’agneau. Ce qui est assez normal,
pour un dingo. Imaginez les cris du savant et de sa bobonne s’il avait dévoré
leur fille au lieu de l’agneau. Ils auraient pleuré toute une fin de semaine).
Il chasse, il tue comme s’il était l’incarnation de Gengis Khan. Il devient la
cause de tous les maux, même de la vache folle (permettez-moi ce coquet
d’anachronisme, ça me permet de prendre mon souffle). Et Mirbeau paye, paye,
paye… jusqu’à ce qu’il décide de retourner à Paris avec son Dingo qui bien loin
d’être domestiqué se contentera de prendre les fourrures de la maison pour des
bêtes vivantes[3].
3 juillet 2001 Paglia. Ce n’est pas vrai que les membres du Trempet et ses amis soient les seuls qui ne sont pas des pamplemousses, comme les mauvaises langues insinuent. Camille Paglia non plus ne l’est pas. Elle est un des rares intellectuels qui, tout en écrivant et en prenant la parole, n’a pas peur de réfléchir et circule dans la jungle de la culture sans gilet pare-pensée. Allez voir :
http://www.salon.com/people/col/pagl/2001/05/23/oil/index.html
4 juillet 2001 Quatorze. Il était une fois une fille à
la peau aussi blanche que la neige, aux joues aussi rouges que le sang et aux
cheveux noirs comme l’ébène. Jamais, sur terre, il n’y eut enfant d’une
semblable douceur. Jamais fils d’humains ne baigna en pareille bonté. Elle
était aussi vive que nature et comme la lumière elle était belle. Le soleil,
après avoir chassé les dernières ombres, la prenait dans ses bras en l’appelant
« sœur ». Pour que le désordre sévissant dans le royaume de pagaïe ne
la contamine, le roi son père, fit construire un magnifique palais où elle
aurait dû vivre jusqu’à sa quatorzième année, année prévue pour son hymen avec
le paisible roi du vaste pays des mous.
Le palais avait douze fois quatorze
appartements pour qu’elle puisse déménager à chaque mois avec sa petite cour
d’amies, de précepteurs, de femmes de chambres, de laquais, d’anecdotières, de
bouffons, de demoiselles d’honneur, avec son aumônier et son confesseur et
ainsi ne pas s’ennuyer. Des cygnes au cou intrépide et des canards aux bruns
variés ridaient l’eau sans tache de quatorze petits lacs. Quatorze persans
somnolaient à la journée longue sur les tapis afghans de la salle des souris
perdus. Les plus beaux animaux de la terre débordaient dans les jardins aux
fleurs éternelles quand l’instinct de vie des plus forts risquait de satisfaire
l’instinct de mort des plus faibles. Les daims paissaient sous les caroubiers
chargés de pinsons, les ours fourraient leur nez dans les riches ruches, les
jockos attendaient narquois les sorties des servantes… Sophie (tel était le nom
de la petite princesse), ne se contenta pas, comme toutes les filles nobles de
cette lointaine époque, d’apprendre la musique, la danse, la peinture,
l’équitation et la broderie. Elle étudia la philosophie, les mathématiques et
l’alchimie, apprit l’escrime, devint soulier noir de bantsou, la lutte
nationale qui demandait un mélange exquis de force et de souplesse et que
personne ne pouvait exercer après sa dix-hitième année (l’année des amandiers).
La vie au palais était ponctuée de fêtes si joyeuses que même l’aumônier et le
précepteur souriaient : on fêtait l’arrivée dans un nouvel appartement et
le départ du vieux ; dans les mois impairs on fêtait les jours pairs et
dans les pairs on fêtait les impairs ; on accueillait avec une grande fête
l’arrivée des muguets ; en juins, juillet et septembre on fêtait les
roses ; quatorze fêtes était dédiées aux quatorze fois quatorze espèces de
fleurs qui agrémentaient les quatorze mille acres des jardins. Vers sa douzième
année, quand nul jeune lui résistait dans le corps à corps du bantsou, quand sa
souplesse seule effaçait ses adversaires, l’émissaire du futur époux demanda
qu’on anticipe le jour de l’hymen. Dix jours plus tard un roi à barbe blanche
enfila dans le blanc annulaire de la future mère de ses enfants une
aigue-marine qui appartint à la reine de Saba.
La nouvelle reine sortit pour la première fois
du palais. Elle traversa le pays de pagaïe dans un carrosse vermeil tiré par
quatorze chevaux aux fers d’or et aux brides de soies tissées dans le pays des
femmes-aux-pieds-gracieux. Quatorze fois le convoi royal fut attaqué par les
brigands qui, quatorze fois, furent massacrés par l’escorte de quatorze mille
chevaliers choisis parmi les plus valeureux de la noblesse pagaïenne. Il fallut
quatorze jours pour atteindre le port de Bonaugure et pendant quatorze jours
elle pleura en voyant misère, souffrance, maladie et mort. Des heureulogues
essayèrent en vain de la consoler. Inutilement le futur père de ses enfants lui
parlait du vaste pays des mous, où la vie était si paisible que, de mémoire de
livre, il n’y avait pas eu de vol à la tire. Après quatorze jours de
navigation, quand l’embouchure du Saint Laurent n’était plus qu’à quatorze
heures de voyage, Sophie se laissa mourir. Quatorze heures les marins au flancs
mous la veillèrent et pendant quatorze heures quatorze baleines bleues
chantèrent leurs plus tristes nénies. Quand le soleil sentit l’océan mouiller
sa couronne il enveloppa Sophie dans son rayon le plus ardent et la déposa sur
l’étoile des justes.
L’histoire ne dit pas si le roi pleura.
5 juillet 2001 D. Son aventure québécoise c’est mal
terminée. Pas assez sauvage pour chier à la figure des patrons, pas assez
domestiquée pour faire du neuf à cinq. Trop souvent elle a fait ce qu’elle ne
devait pas faire pour ne pas devoir se contenter de quelques miettes de bonheur
ranci. Perdue, et elle ne le savait pas. Elle cherchait la parole et les
caresses des femmes là où une main d’un homme aurait suffit.
6 juillet 2001 Espèce de réflexion en partant de D. Si
on y pense bien c’est assez étonnant. Il y a un siècle on commençait à peine à
nous enseigner qu’il suffisait de balayer le plancher de l’âme pour voir les
hiéroglyphes de l’homosexualité. Aujourd’hui on est incapable de voir l’hétérosexualité
derrière la peur d’un jeune fille « homosexuelle » en pleurs.
7
juillet 2001 Nora. Nora sans Joyce aurait été Nora. Joyce n’aurait
pas été Joyce, sans Nora. Même si cela est banal, il vaut la peine de le
répéter, surtout après avoir vu le film Nora de Pat Murphy, tiré de la
biographie de Brenda Maddox[4].
Dans son ambition démesurée de donner la parole
au monde, Joyce a besoin de la mémoire et du style de Nora pour laisser filtrer
le féminin. Nora n’est pas pour Joyce une partie de sa vie, elle est sa vie au
féminin qui passe ironique dans Bloom enceinte et explose dans le monologue de
Molly-Nora. Nora vit, Joyce renonce à vivre pour écrire. Nora prête (pas
toujours de bonne grâce) sa vie à Joyce qui nous la redonne sous forme de
taches d’encre.
Je ne suis pas sûr que dans le film Nora,
on saisisse cela. Le metteur en scène donne trop d’importance à Joyce et à sa
jalousie. J’aurais aimé voir le regard de Joyce écrivain (mais Joyce n’est rien
d’autre. Il n’est ni père, ni frère, ni mari…) sur Nora plutôt que le regard de
Brenda Maddox avec les lunettes jaunes de la jalousie de Joyce. Il aurait fallu
avoir le courage de dire que Nora n’est ni dans les lettres cochonnes, ni dans
les crises, ni dans ses sages mises au point. De dire qu’elle est Molly. Faire
un film sur Nora sans Molly rend insipide cette figure de femme haut en couleur
qui a donné à l’humanité un de ses plus grands écrivains.
8 juillet 2001 DE.
—
Ursula,
dis-moi quelque chose sur l’Apologie de Socrate, demain j’ai l’oral pour mon Bac.
—
Je
t’appelle ce soir.
Je l’ai lue et je ne sais plus si je l’avais
déjà lue (ça fait partie de ces œuvres qu’on connaît même si on ne les a jamais
lues comme La mort d’Ivan Ilich, Manuscrit trouvé à Saragosse, Des
aisselles et des dieux, La fable des abeilles…). Je l’ai lue et j’ai
trouvé Socrate profondément antipathique, discutailleur, raisonneur, hypocrite,
un Socrate au maximum de sa forme. Seulement des profs ou des bureaucrates
dépravés peuvent faire lire de telles fadaises à une jeunesse pas encore trop
moisie ! Mais ce n’est pas du contenu que je veux parler, aujourd’hui je
suis intéressée au titre et plus précisément au « de » du titre.
Quand on me demandait d’expliquer la différence entre « de »
subjectif et « de » objectif, j’avais souvent des difficultés à
trouver des exemples de l’un ou l’autre mais, après la lecture de l’Apologie
de Socrate, je n’ai plus de doutes. J’avais toujours pensé que, dans l’Apologie,
le « de » voulait dire « pour » (objectif), tandis que je
me suis aperçu qu’il veut dire « par » (subjectif). Si on voulait lui
donner un titre chiant comme le contenu, étant donné que c’est une apologie
« pour » Socrate « par » Socrate, on pourrait la titrer
Apologie de Socrate de Socrate.
[1] Dingo : Mammifère carnivore (Canidés) australien, scientifiquement appelé Canis familiaris dingo, qui a l'aspect d'un grand renard
[2] Certains, par peur d’apparaître ringards, l’appellent corps. Mais ça ne fait aucune différence que ce soit l’âme ou le corps qui soit bouché : la merde monte.
[3] Dingo se laissera mourir à côté de la femme malade de Mirbeau après avoir
montré aux chiens et aux chasseurs déchaînés derrière un cerf comment on prend
sa proie.
[4] Maddox Brenda, Nora, Albin Michel,1990.