16 juillet 2001. Deux morts. Je lui dis qu’il y aura au moins deux morts au sommet du G8 à Gênes. Elle me dit que je débite des craques. Je lui dis que c’est tout à fait normal après Göteborg. Que l’Italie n’est pas la Suède. Elle me dit qu’il n’y a rien de normal dans la mort. Je lui dis que deux morts à Gênes ne sont rien quand on les compare aux morts en Chine, en Afrique... Elle me dit que je suis cynique. Je lui dis que c’est toute une histoire de médias. Elle me dit que c’est très important, symboliquement. Je lui dis que le symbolique est toujours important quand il concerne ce qui nous concerne. Elle me dit que Gênes n’est pas tellement proche. Je lui dis que Gênes est plus proche que certains quartiers de Montréal. Elle me dit que, comme d’habitude, j’exagère. Je lui dis que c’est inutile de parler. Qu’on verra. Elle me dit que, quand je suis en difficulté je coupe court à la conversation.

 

17 juillet 2001. PAP. Même la volonté des hommes inflexibles a des fissures que l’âge n’arrange pas. Ma fissure à moi, c’est la psy. Dès qu’on commence à dire des inepsy, mon cerveau brise les amarres. J’ai beau crier, lui faire des chantages affectifs, l’implorer, lui promettre les meilleurs livres de l’année, lui dire qu’on s’en ira aux îles Marquises… rien à faire. Il est parti. Il ne me reste qu’à l’attendre en somnolant dans mon kayak. Avant la tombée de la nuit, il va revenir. Il est toujours revenu.

 

Mais cette fois la nuit est tombée et il n’est pas rentré. Elle est tombée encore et encore… trois, quatre, cinq fois. J’ai arrêté de compter. J’ai arrêté d’attendre. Je le croyais perdu à jamais, échoué dans quelque hôpital psychiatrique de la Côte Est. Un matin, j’étais en train de dégraisser un vieux phoque, tranquille, sans aucune pensée (le côté positif d’un cerveau qui s’en va c’est qu’on ne pense plus[1]) quand j’entends le clapotis d’une idée familière. Je me tourne. C’était lui. Je lui souris. Il ne me sourit pas. Il a l’air dur, comme quand il est profondément blessé. Il s’assoit à côté, il prend son puuttajuq[2] et coupe en fines lamelles les yeux du phoque. Je lui souris. Il me regarde d’un air paternaliste et puis le lobe gauche se soulage : j’ai passé un mois d’enfer à cause de mes amis montréalais[3]. Je n’aurais jamais imaginé qu’ils auraient été témoins d’une telle catastrophe sans intervenir. Ils sont désormais incapables d’un regard lucide sur le monde. Attuq sujungajuq ivaniq qilalugaq[4] !  Complètement renfermés dans l’enclos d’un pseudo-engagement, ils déblatèrent sur la mondialisation, ils perdent leur temps en commentant des livres de cul stupides, ils se chicanent pour des articles insipides de Conjonctures… ils vivent leur vie tranquille et ils ferment les yeux devant le monstre qui a choisi Montréal comme lieu de prédilection. Ils n’ont même pas l’excuse de l’ignorance ! S’ils ne le savaient pas, ça passe encore, mais non : ils savent qu’il est là mais ils trouvent mille excuses pour ne pas voir. Des faux aveugles au cul qui fait tif taf ! tous nés au dimanche. Si au moins ils me laissaient tranquille ! Mais, non. C’est la petite qui m’envoie l’article de La Presse « Sachant qu’à Pond tu ne lis pas les journaux je t’envoie un article qui devrait t’allumer. Ne te fâche pas trop. C’est la vie ! » C’est la vie ? Oui, c’est la vie. C’est toujours la vie. L’holocauste aussi c’était la vie. Mais moi je refuse d’accepter une certaine vie, même si c’est la vie. Un jour on se demandera comment il a été possible qu’en 2001 des personnes intelligentes, sensibles, cultivées… aient vécu au milieu de tels événements sans intervenir. Les historiens trouveront des excuses (la lutte à la mondialisation, le renfermement sur soi, la pauvreté culturelle…), les éternelles excuses qui justifient toutes les catastrophes ; on aura droit aux analyses qui justifient  ceux qui, ayant les yeux dans le cul, ne voient pas droit devant. Que les intellectuels ne comprennent pas, au fond, ne me fait ni chaud ni froid, mais que mes meilleurs amis soient à tel point insensibles… Ce qui se passe à Montréal est tellement grave qu’en comparaison les tragédies afghane, algérienne ou rwandaise ne sont que de petits accidents de l’histoire : le prix à payer pour les horreurs de nos ancêtres. Arrête ! J’aimerais bien arrêter, mais ce n’est pas possible. Ce qui se passe est tellement grave que si « j’arrête » je perds mon équilibre et je me défais dans le mysticisme et la folie. Quand je leur ai annoncé que j’allais fonder le groupe armé PAP (Partisans Anti Psy), ils m’ont traité de fou sans penser, les pauvres, que de la même manière, en 1933, les Allemands ne voyaient pas la tragédie venir. J’ai cherché d’autres alliés dans les milieux défavorisés, parmi les étudiants en philosophie et ceux en médecine ; j’ai cherché dans les bars branchés, au Tam-Tam et chez les Dominicains ; j’ai écrit à Ducharme, à Michaud et à Josée Blanchette…mai je suis resté seul. Fondateur et seul membre du PAP. En dernier ressort, je leur avais montré la photo du grand couillon en chef de la nouvelle branche psy, celle qui m’a mis en boules : Aide psychologique sans frontières. Je m’étais dit qu’il aurait suffit d’un coup d’œil à sa tête de tortionnaire et à ses mains de prêtre malfamé pour qu’ils s’inscrivent au PAP. Non. Ils sont contre la violence, eux. On n’a pas le droit de tuer, qu’ils disent. Si on cible bien nos psy, il n’est pas nécessaire d’en tuer beaucoup, une centaine suffit pour les faire chier dans leur froc et pour qu’ils se précipitent à la susception des ordres. Qu’est-ce que cent morts, même mille, par rapport aux centaines de millions que feront les psy ? Je dois admettre, comme m’a dit Gaston, que je suis un peu raciste et que des Occidentaux perdent toute résistance à la souffrance entre les mots des psys, je n’en ai rien à branler, par contre quand on veut porter la psy au-delà des frontières alors,  je vois rouge. Qu’on exploite économiquement le Tiers Monde ça donne envie de… mais que l’impérialisme psy occidental  crée une filiale « sans frontière » à Montréal et que, comme premier objectif, il se propose d’aider les Afghans, ça non. Comme s’il n’y avait pas assez de merde dans ce pays chéri des dieux ! Pas contents d’avoir enlevé toutes les défenses contre la souffrance chez les petits bourgeois occidentaux, ils veulent faire devenir légumes les derniers animaux humains. Je me retranche à Pond, mais je vous jure que si un psy met ses griffes en terre de Baffin… Après cette tirade il s’endormit. Il dut faire de terribles cauchemars car il grinçait des dents et il répétait continuellement « je ne veux plus vous voir ».

 

18 juillet 2001. Faire. L’habit fait le moine, la bitte fait le moineau.

 

19 juillet 2001. Rouge. En mille neuf-cent vingt, Ferdynand Ossendowski (1878-1945), un prospecteur minier polonais, qui travaillait depuis des années en Sibérie orientale fit un voyage impossible de quelques milliers de verstes[5] (à pied, à cheval et à dos de chameau) à travers la Mongolie pour échapper aux Bolcheviks. De ce voyage il tira un récit[6] haut en couleur, publié en Pologne en 1922, qui eut un tel succès qu’il fut traduit et publié en Angleterre en 1923, en France en 1924 et en Italie en 1925. Nul doute que les descriptions des horreurs Rouges ont contribué à son énorme succès initial et à la reprise des publications dans ces dernières années, mais, nul doute aussi, que la fortune actuelle soit plutôt due à la présence du monde archaïque et mystérieux de la Mongolie du début du siècle, aux descriptions d’une nature excessive, « pure » et non encore domestiqué, au bouddhisme ralliant les opposants aux « horreurs » de la modernité et, last but not least, aux restes d’un chamanisme indice d’un sentiment religieux à mille lieues de la froide abstraction du dieu des chrétiens et de la technique.

 

Dès qu’il sait qu’il a été condamné à mort par les Rouges, Ossendowski s’enfuit dans la forêt où il rencontre Ivan, homme mystérieux et solitaire, à la hache à tout faire qui l’aide à préparer « une hutte en terre [en réalité] constituée par les racines d’un grand cèdre » où il vivra pendant les deux premiers mois de l’hiver sibérien. Seul pansement contre la solitude et une nature insensible sera « La vie en perpétuelle effervescence. Les écureuils tapageurs […] les casse-noisettes […] les nuées de bouvreuils […] l’armée de chardonnerets […]le lièvre […] une blanche hermine […] un noble daim […] l’ours brun ». Après avoir coupé la majorité des épithètes les jugeant, pour nous, lecteurs tranquillement assis dans notre salon, trop conventionnelles, fades, Walt-Disneyennes et irritantes, je me suis demandé si les mots de la vie hors des salons ne sont pas nécessairement conventionnels et fades et s’il ne fallait pas considérer le livre d’Ossendowski, non pas comme l’œuvre d’un écrivain que le métier a chamarré, mais comme l’expression brute, parfois naïve, parfois grandiloquente, toujours « vraie » des vicissitudes d’un homme courageux et entier, d’un héros. Et, il est connu que les héros sont de piètres hommes d’affaires[7] et qu’ils ont besoin du marketing des poètes chanteurs de leurs gestes pour être admirés (ou des lecteurs qui, eux-mêmes, réécrivent les gestes, dans leur tête, en partant du matériel brut de la vie). Cette description Walt-disneyenne est aussi le contrepoids nécessaire à la violence de la nature et des hommes comme quand, après la débâcle du Ienisseï, il découvre soixante-dix cadavres entre les branches d’un énorme saule, « des centaines de cadavres, têtes et mains coupées, visages mutilés » ou quand « à un tournant du fleuve, je tombai sur trois cents chevaux au moins, gisant les uns sur les autres ».

 

Les chevaux et les hommes lutteront, tout au long du livre, contre des hommes bestiaux et contre une nature qui ne semble sortir de son indifférence aux tribulations humaines que pour ajouter souffrance à la souffrance. Devant le destin acharné qui se sert de la neige, des eaux, de la glace et du vent pour obliger la vie à se dépasser, l’homme et le cheval sont une seul et même chose. « Bêtes et hommes pataugèrent mieux que jamais dans la boue », même celle morale. Et quand, pour fuir les Rouges, il traverse le Ienisseï l’auteur emploiera le nous pour parler de lui et de son cheval : « Nous nous immergeâmes à moitié tous les deux […] Nous fîmes quelques mètres… », et quand « il lit, dans les yeux de son cheval, une indescriptible terreur », il se met à nager et il le tire par la bride et « enfin ses fers heurtèrent les rochers ». Et ses camarades et leurs chevaux, les autres « nous » ? Un seul appel s’élève de la rivière déchaînée « les cris de mes compagnons et les sourds gémissement que la terreur et la souffrance arrachaient aux chevaux » On est loin des descriptions trop escomptées du début. 

 

Après avoir essayé de rejoindre, via le Tibet, les bons Anglais en Inde, il passera une partie de son temps dans les trois villes mongoles (« il n’y a que trois villes complètement mongoles : Ourga, Ouliassoutaï et Oulankhom. La quatrième ville d’importance, Kobdo, est chinoise ») où il constatera que cette « Terre gonflée de richesses naturelles […] accablée de besoin ; malheureuse et secrète » est au centre de luttes de pouvoir rendues si brutales par la haine et la bêtise humaines qu’on pourrait presque regretter l’indifférence et l’impartialité des cataclysmes naturels. Non seulement les Mongols luttent contre les Chinois qui luttent contre les Russes[8] blancs aux prises avec les Bolcheviks, mais les Mongols tout comme les Russes sont divisés en factions rivales qui s’entretuent, et puis il y a les Tatars et les autres peuples nomades[9] (que je croyais complètement assimilés par la politique de Gengis Khan et de ses héritiers) « pour lesquels Pekin et Ourga n’ont de puissance tutélaire que le nom ». Il rencontrera sa Sainteté le Bouddha vivant, aveugle et alcoolique, qui, depuis que la Mongolie extérieure a obtenu l’indépendance (7 juin 1915), est devenu le suzerain qui nomme les saïts (les gouverneurs des provinces). Il rencontrera aussi le Lama vengeur, ce héros qui incarne le désir de justice des nomades loqueteux qui furent déjà craints et respectés. Mais il rencontrera surtout Ungern von Stenberg, dernier d’une lignée des chevaliers Teutoniques qui aspire à fonder un ordre de chevaliers Bouddhiques pour lutter contre l’horrible esprit de la révolution, de la science et de la modernité que les Bolcheviks incarnent avec une si parfaite maîtrise.

 

Ossendowski, tout étant fasciné par ce monde de mystère, de sorcellerie (il sera sauvé par des prédictions faites, comme à l’époque de Gengis Khan, en lisant le futur dans les omoplates des moutons) ne s’empêchera pas de trouver des explications scientifiques aux phénomènes étranges qui sont le filet de protection et les menottes pour ces nomades décimés par les maladies et la pauvreté. Comme quand il nous explique que seul les descendants de Gengis Khan peuvent atteindre le sommet d’une montagne sacrée car puisqu’ils sont « hauts de taille, presque géants », ils ne respirent pas l’acide carbonique qui « s’attache au sol, formant une couche » qui tue toutes les bêtes.

 

Coda. Je serais bien malhonnête si, avant de terminer, je ne disais pas que l’anti-bolchevisme primaire d’Ossendowski m’a profondément irrité : tous les Rouges sont méchants, violents, inhumains, vénaux, mesquins et incultes et leur seul but dans la vie c’est de voler, tuer, violer… Sa vision du  monde est si manichéenne que même l’histoire de la révolution russe de Trotski est, en comparaison, toute en demi-teinte. Pour donner une idée, voici le commentaire — clairement partagé par l’auteur — d’un lieutenant blanc après la confession d’une femme de quinze ans (qui a le culot de souffler la fumée de sa cigarette à la figure des officiers qui l’ont arrêtée), maîtresse d’un commissaire bolchevik qui a massacré une tranquille famille blanche : « Je crois que j’ai compris alors ce que le bolchevisme portait en lui de dépravation, comment il étouffait dans l’âme la foi, la crainte de Dieu et la conscience. » Il est tellement anti-bolchevik que quand il écrit que les Rouges ont bloqué les études passionnantes du professeur Dorogostaïsky sur le khayrous blanc, on aurait envie de lui demander si c’est à cause de la couleur de cette truite que les études de l’insigne professeur ont été interrompues. Je dois confesser qu’il m’est même arrivé de me demander si Ossendowski ne pensait pas que les Rouges se livraient à de telles tueries par simple haine de la neige blanche !

 

20 juillet 2001. OTAN. OTAN emporte le vent. N’ayez pas peur (si l’ours russe vous fout les jetons) ni trop d’espoir (si vous avez à la caille les militaires), l’outre d’Éole ne contient pas de vents assez forts pour emporter l’OTAN. Elle a des racines partout : dans l’industrie (aéronautique, électronique, informatique, nucléaire), dans les bureaucraties, dans les têtes ordonnées des gens rangés. Elle est là pour durer. Dans le New York Times on commence à suggérer de faire entrer la Russie. Pourquoi pas ? Si les Russes sont redevenus blancs, pourquoi pas ? Mais alors qui sont les ennemis ? Où trouver les méchants ? Facile. En Chine. Les Chinois ont plus de difficultés à blanchir. Mais si ça continue comme ça, dans une vingtaine d’années (un peu après les Jeux Olympiques) les Chinois seront assez pâles pour entrer dans l’OTAN. Mais cela sera sa fin ! Non, rien de plus facile que de trouver de nouveaux ennemis. Des vrais cette fois. Ceux qui n’ont pas les mains blanches, même quand ils sont pâles comme des Suédois délavés, et qui n’ont rien à perdre à foutre tout en l’air. Ceux qui survivent dans les pays de l’OTAN. Aux États-Unis, par exemple. Aux États-Unis, surtout.

 

21 juillet 2001. Grillade d’Occident. Grillade à Pointe-Claire. Une vingtaine de personnes d’une dizaine de pays différents (Syrie, Tunisie, Maroc, Pologne, Tchad, Italie, Allemagne…) ce qui est normal au Québec et un spectre d’âge très étendu ce qui est moins normal, et non seulement au Québec. La conversation ne prend pas. Je lance un pavé dans la mare : « Si le roi du Maroc annonçait officiellement son homosexualité sans doute que cela améliorerait la perception de l’homosexualité… » Ça explose. Occident dépravé… différence entre public et privé… 2 500 personnes qui se déshabillent dans la rue pour une séance de photos… des tableaux que le musée achète avec l’argent de nos impôts… ne pas toucher à l’autonomie des peuples… si les Afghans veulent vivre comme ça, on n’a rien à leur enseigner… est-on libre de ne pas payer les taxes ? non, alors ici c’est comme en Irak… les autochtones américains massacrés par les Blancs… les impôts… où s’en volent-ils, nos impôts ?… Les femmes vivent mieux dans les pays musulmans, au Québec elles ont trop de pouvoir… les joueurs de hockey gagnent trop… ceux de soccer aussi… dans notre société on ne considère pas la matière grise… combien gagne-t-il un prof ? Timidement je leur dis que la matière grise n’a jamais été autant considérée et que les professeurs ne sont pas de bons exemples pour la matière grise. Céline Dionne fait baptiser son enfant en trois langues… son mari est Arabe… le couple d’homosexuels de Pointe-Claire c’est de la publicité… qui paye le défilé gay ? nos impôts… la mondialisation c’est de la merde… les contestataires de Gênes ont raison… le respect des cultures des peuples… on ne va pas enseigner chez les autres… est-ce qu’au Canada on peut ne pas payer les impôts ? on n’est pas libre… comme en Afghanistan. Une tunisienne sauve la mise. Manif le 6 août pour l’Irak.

 

22 juillet 2001. Un seul. Je me suis trompé, il y a eu un seul mort à Gênes. Il a été frappé à la tête par une balle tirée par un carabinier de vingt et un an. Ils ne feront jamais un procès aux officiers qui ont jeté dans la mêlée ce jeune (sans doute avec des tendances fascistes) contre d’autres jeunes (aux tendances incertaines). Il n’y avait pas seulement des jeunes. Sans doute. Mais les « vieux » étaient derrière.



[1] On ne pense plus avec le cerveau, bien sûr, même si, comme la majorité des gens, on continue à penser avec son cul, ses pieds et ses coudes.

[2] Couteau pointu avec le manche en os de baleine.

[3] Ivan, Napoléon, Franzisca, Laurence, Véronique, Alexandre, Gaston, Nicole... J’en veux un peu moins à Thierry car lui est honnête, il a le courage de dire qu’il n’a rien contre les psy mais les autres de la bande… surtout ce faux-cul d’Ivan qui fait semblant d’être contre mais qui ne rêve que de prendre leur place, sans parler de Véronique qui avait une occasion en or d’envoyer chier son lâche de mec ou Alexandre qui parle de révolution mais veut être l’employée modèle chez Gallimard et préfère les Molson aux Molotov.

[4] Baleine aux gros seins sales. Transformation iketnukienne du juron traditionnel : pitsasivuq iminngatuq nuliarniq qilalugaq (va chercher le sexe denté de la baleine).

[5] Une verste vaut 1067 mètres.

[6] Ferdinand Ossendowski, Bêtes, Hommes et Dieux, Édition Phébus 1995.

[7] Ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe pas des hommes d’affaires héroïques.

[8] Dans cette Mongolie prise dans l’étau Russo-Chinois,  il ne devait pas être difficile, pour un Polonais, de voir une image de son pays aux frontières assujetties aux humeurs de ses puissants voisins russes et allemands.

[9] J’aurais sans doute dû employer « Multitude » et non « peuple » car s’il est des individus qui sont mal à l’aise sous la chape de « peuple », ce sont bien les nomades. Surtout des nomades mongols qui, après être passés de l’anarchie à l’empire en quelques décennies, depuis des siècles n’ont de la puissance de l’empire qu’un souvenir hongre.