5 novembre 2001. Bloom. Être réactionnaire n’est sans doute pas criminel en soi, surtout quand cela aide à arrêter ces naïfs imbéciles qui voient l’autoroute du futur complètement pavée de roses. Être imbécile non plus n’est pas criminel. Mais, quand on est réac, imbécile, désabusé et cultivé, on fait plus que simplement frôler la criminalité. Comme Allan Bloom qui, dans Love & Friendship, écrit : « Racine et Molière en France, Lessing et Goethe en Allemagne, et Dante et Pétrarque en Italie n’ont aucune vitalité aux yeux du jeune moyen. Ils sont morts, culture seule. Aucun jeune normal préfère passer du temps avec un de ces grands écrivains plutôt que d’aller à un concert du dernier group rock. » Ce genre d’imbécillités est criminel parce c’est l’art de se cacher sous le manteau de la profondeur (ou de la pensée) pour  attirer, avec le charme du mystère, les individus les plus sensibles et endormir ainsi leur pensée sur la paillasse du passé. Les grands écrivains cités par Bloom n’ont jamais eu aucune vitalité aux yeux de qui que ce soit de « moyen » : les hommes de tous les âges, à tous les âges préfèrent les « concerts rocks ». À l’âge d’or que Bloom regrette tellement, ces écrivains étaient déjà morts pour les gens normaux : ils n’étaient qu’une façade, une simple culture et, parmi ceux, fort minoritaires, qui les trouvaient vivants, nombreux étaient les « morts » qui retardaient leur putréfaction en s’injectant du Goethe ou du Dante. Ils emmerdaient ainsi la partie la plus vivante de la jeunesse, celle qui, pour vivre, s’emparait de chaque brindille de vie. Le concert Rock opposé aux grands écrivains ? Pourquoi ne pas opposer les grands concerts rocks aux petits écrivains ? Ou, mieux encore, pourquoi ne pas ne pas les opposer et, si Goethe et Dante sont vivants, laisser le démontrer en rendant Blooms & company un peu moins réacs, un peu moins imbéciles.

 

6 novembre 2001 Vanité.

Peut-être que je serai vieille,

Répond Marquise, cependant,

J’ai vingt-six ans, mon vieux Corneill,e

Et je t’emmerde en attendant…

nous chantait le classique Brassens en allant puiser ses vers dans les classiques d’antan…

La jeune fille imbue de sa beauté et le jeune narcisse orgueilleux de sa force ne pensent pas qu’un jour la rose perdra ses pétales. La vielle et le vieux, depuis longtemps sans pétales, inventent la sagesse et la connaissance pour avoir un peu moins peur. Qui est le plus vain dans ce vain concours de vanité ? Question vaine : personne n’est vain quand tout est vain. Mais, si tout est vain, pleurer sur la vanité est simplement vain, tandis que créer un monde dans l’au-delà est vain, débile et scélérat.

 

Âges. À chaque âge son dû. Aux jeunes le cul (et le sourire), aux vieux les mots (et le sourire). Derrière les vieux mots qui rabaissent les jeunes il n’y a qu’une pensée vide incapable de penser le vide. Et derrière les jeunes culs circule une vie que les mots n’ont pas encore délavée. Comme quoi les jeunes qui pensent sont des perroquets et les vieux passionnés par le cul, des cons.

 

7 novembre 2001 Combles. Le comble du malheur — être jeune et épris de la pensée ou être vieux et épris des culs — et le comble de l’imbécillité — pensailloter quand on peut jouir ou jouichailler quand on peut penser — sont moins lointains qu’on ne le croit.

 

8 novembre 2001 Hommes. Il y en de plus ou moins bien réussies, mais il y en a tellement ! Je parle des définitions de l’homme comme animal spécial. Il faut dire qu’on commença très tôt, probablement quand les différences étaient moins sensibles qu’aujourd’hui (en admettant que ces différences existent). On a déjà dit qu’il est animal politique ou celui qui est doté de langage et, dans la même foulée, on a parlé de celui qui crée des symboles ; on a écrit qu’il est animal conscient de la mort ou, ce qui n’est pas très différent, conscient de soi ou tout simplement conscient ; on a souligné qu’il est animal qui marche sur deux pattes, qui a des mains et qui fabrique des outils (on a aussi vanté l’homme comme animal qui raisonne et c’est peut-être pour cela que, quand il s’est retrouvé avec ces deux mains libres, il a commencé à fabriquer des gadgets) ; on a pensé qu’il est animal qui vit dans un monde, qu’il a une histoire, qu’il fait des projets ; on n’a cesse d’opposer la mémoire volontaire de l’homme à la mémoire involontaire des animaux, même si, depuis un siècle, on insiste beaucoup sur la mémoire « animale » qui, comme ils disent, ne nous rend pas plus bêtes mais plus « hommes de civilisation » — ou qui souffrent de la civilisation  ; on est aussi allé plus loin, en pensant qu’il est le berger de l’Être ce qui revient, à bien y penser, à rendre l’Être (Dieu ?) et non l’homme, animal. On en dit deS choses sur l’homme comme animal ! mais la définition que je préfère est la suivante : l’homme est l’animal qui sourit.

 

9 novembre 2001. Deux âmes et un seul corps. Homme de peu de paroles mais fier d’être homme de parole, je suis enchanté d’éclaircir le « mystère » des deux âmes que j’avais introduit le 4 novembre de manière un peu cavalière. Au lieu d’ergoter pour défendre des positions qui cabrent même mes meilleures amies, je vais transcrire la photocopie d’une lettre[1] de l’anthropologue K. B. Malinowski au psychanalyste E. Jones. Cette lettre est la réponse à un article d’E. Jones qui avait critique la théorisation malinowskienne contre l’universalité du complexe d’Œdipe.

 

1003 Seestrasse 23 mai 1914

Küsnach-Zurich

 

Très honorable professeur,

 

J’ai été particulièrement touché par la civilité avec laquelle vous avez réagi à ma critique, pas assez étayée, force est de l’admettre, d’un des concepts les plus importants de la psychanalyse. Vous avez sans doute raison quand vous dites que « l’étude d’une peuplade primitive par un seul anthropologue » ne suffit pas à saper une théorie qui a eu maintes confirmations dans un très grand nombre de cas et dans de nombreux pays. Par contre, je suis moins sûr que votre interprétation de l’ignorance de la fonction de l’acte sexuel chez les Trobriandais comme un « contre-appétit de transfert » soit tout à fait convaincante. Les travaux de Hawkes sur les esquimaux du Labrador[2] semblent aller dans mon sens. Le fait qu’au Labrador on donne aux enfants le nom du dernier adulte mort dans le village me semble plus facilement interprétable à l’intérieur de mon cadre théorique que comme simple « socialisation du refus du père dans une société proto-matriarcale ». Mais ce n’est pas de cela que je voudrais vous parler. Je voulais porter à votre connaissance une lettre que mon collègue et ami Cees Nooteebok m’envoya deux mois avant sa disparition, dans laquelle il transcrit une conversation qu’il eut avec un chef de bande Irkout. Comme vous pourrez le constater, la vision de la sexualité des Irkouts est très éloignée de celle que la mythologie gréco-romaine, filtrée par les religions monothéistes, a laissé en héritage aux Européens. J’aurais la tentation de croire que cette étonnante vision serait plus facilement explicable si on laissait tomber l’universalité de l’Œdipe. Mais je crois aussi que cette lettre, indépendamment de nos différends, contient des éléments qui permettront à vous[3], et, j’ose l’espérer, à votre maître[4] de mieux comprendre le comportement des humains et, éventuellement, de trouver d’autres « lois » scientifiques qui permettront à l’humanité d’éviter les pièges de la brutalité collective qu’on appelle « guerre ».

 

Avec l’expression de ma plus haute considération.

B. K. Malinowski

 

 

11 janvier 1914

Ugtaal Cajdam

Chère collègue,

Depuis votre dernière lettre, ici, bien des choses se sont passées. Il serait trop long de tout vous relater, mais, soyez-en sûr, pas parce que le désir de vous faire partager mes expériences ait un tant soit peu faibli, mais parce que je dois préparer ma valise et quitter Ugtaal Cajdam dans la nuit. Le gouvernement russe et celui de la Chine se sont entendus pour écraser le peuple irkout[5] mais je ne puis vous en dire plus. Je n’ai jamais eu peur pour ma vie mais en ce  moment je crois qu’il pourrait m’arriver n’importe quoi. Je vous envoie la transcription du récit de Mal Al Ben Alden   (je vous avais parlé assez longuement de lui à propos des attentats de Oulan-Bator dans ma lettre précédente) gardez-là soigneusement, car elle me semble contenir des éléments fort intéressants pour la science anthropologique. Si la déesse aux yeux bandés me permet de revenir, je préparerai un article pour le colloque de A.T. mais, si je ne reviens pas, ce qui me semble fort probable, vu la tournure que les événements semblent prendre, je suis certain que vous serez la personne qui saura le mieux comprendre ces notes.

 

Bien à vous

Cees Nooteebok

Récit de Mal-Al-Ben_Alden

Bien avant que les chevaux ne partageassent la vie des hommes, le grand loup bleu régnait sur toute la terre : de Bratsk au nord, au lac Ulaan nur au sud, de Chachöchij uul du côté des hommes-non-bridés à Borz’a du côté du soleil qui se lève. Les cieux du Bélier au Cancer appartenaient à son royaume et la lune et la mer lointaine. À cette époque-là les hommes marchaient toujours courbés sous le poids de la peur de rencontrer les loups et n’avaient pas encore appris à sourire. Chaque année, quand le soleil entrait dans le bélier, les 100 jeunes mâles les plus beaux étaient sacrifiés au grand loup bleu. Les vieux, dans leurs tentes, passaient leurs jours en discussions interminables sur la manière de mettre fin aux massacres. Parmi eux, à l’époque où la glace avait gelé le lac Bajkal, Gen-El-Mouchine, était considéré comme celui qui parlait le mieux [littéralement homme-qui-dépose-les-mots-mieux-que-les-autres]. Après la mort de son fils aîné, Gen-El-Mouchine ne dit plus un mot. À la saison où le soleil feule comme le tigre, dans l’année du trentième anniversaire de la mort de son fils bien aimé, alors que la mort commençait à l’accompagner pendant des temps toujours plus longs au cours de ses promenades toujours plus courtes du côté de chez ceux-qui-ne-savent-pas-qu’ils-ne-savent-pas, il disparut. Quand on retrouva son sabre et ses habits ensanglantés à côté du grand-sapin-du-vent-qui-ne-cesse, on pleura sa mort pendant trois jours et on immola ses quatre femmes au grand loup bleu. Le temps passa sans que rien ne change : les hommes continuaient à sacrifier leur jeunesse, les vieux à discuter et la neige à protéger l’herbe contre les attaques du gel qui vient de Dzaamaryn uul[6]. Les hommes de sa génération et leurs fils et les fils de leurs fils et les fils des fils de leurs fils étaient déjà disparus depuis de longues années, quand Gen-El-Mouchin revint, vêtu de la peau du loup bleu, au moment où on s’apprêtait à égorger les cent jeunes. Il lança un hurlement si puissant que les malheureux tranche-têtes eurent le sang gelé et laissèrent tomber leurs haches. Il abandonna la peau du grand loup bleu et un homme de blanc et d’or vêtu apparut qui parla ainsi au vieux Irkouts :

Je suis Gen-El-Mouchine, celui que vos ancêtres croyaient avoir été dévoré par les loups sous le grand-sapin-du-vent-qui-ne-cesse. Mais Gen-El-Mouchine n’était pas mort. Le tigre-solitaire m’emporta dans les prairies-d’avant-la-vie où le grand loup bleu règne depuis que le soleil a été embrasé par le grand vide. Ne vous étonnez pas de me voir encore vivant, car dans les prairies-d’avant-la-vie le temps ne court pas comme les vents de Sibérie, mais flâne comme le souffle des carmentines pendant une paisible soirée d’été. Le soleil qui a rencontré le Bélier cent trente trois fois depuis mon départ n’a fait qu’un soixantième de tour là où le tigre-solitaire me mena. Avant de me laisser devant la tente aux couleurs de la prairie d’où le grand loup bleu ordonne ses hécatombes, le tigre-solitaire me dit : « Le roi des loups reviendra avant que le soleil ne se retire dans la tente de la nuit. Offre-lui un sourire et quand il se jettera sur toi pour te dévorer, dis-lui : " je fais ce que je dois " et jette lui cet anneau dans la gueule. Ainsi fis-je. Le grand loup bleu se figea comme le rocher de Baât uul, la bouche grand ouverte, les longs poils bleus hérissés et la queue humble comme le lac qui reçoit le torrent déchaîné. Je fis avec la queue un nœud autour de ses pattes, je brandis l’épée qui gisait parmi les hémérocalles fauves et je l’enfonçai jusqu’à la garde sertie de pierres sœurs de la lune. Le sang se répandait dans la plaine comme l’eau du Charaa quand le printemps trop hâtif fond les glaces avant le réveil de la terre. Je lui enlevai l’anneau et ainsi le grand loup bleu me parla : " Je vais mourir, tué par ton sourire mais non par tes mots. Dis à mon pire ennemi, le tigre-solitaire, que le sourire suffit. Mais, avant que je ne meure je veux donner un conseil à celui qui eut le courage de se taire pendant trente ans pour accumuler les pensées-qui-tuent-l’horreur : lave tes mains dans mon sang et fais un vœu qui sera exaucé. Mais fais-le vite, car il ne sera exaucé que si je respire encore. " Comme il me l’avait demandé, je lavais avec ma main gauche ma main droite et avec ma main droite ma main gauche et ainsi parlé-je : " Grand vide qui remplit la plaine, redonne le sourire à mon peuple." Dès que le dernier son abandonna mes lèvres l’âme du grand loup bleu se jeta dans le lac-au-gel-éternel, la soleil arrêta sa course et ainsi il me parla : " Jusqu’à aujourd’hui, jour de la fin du règne du grand loup bleu, les femmes remplissaient leur ventre en marchant là où un loup venait de dévorer un homme. Dorénavant la vie pour naître n’aura plus besoin de la mort : elle naîtra des sourires que les hommes laisseront tomber dans l’herbe. Dès que les femmes les auront cueillis, ils seront âme et vie et se reposeront dans leur ventre pendant neuf lunes. Pour que la nouvelle vie ne goûte ni solitude ni peur, une nouvelle aala-aci-baraq[7] sensible, une aala-aci-baraq [Littéralement : ce qu’il y a derrière les lèvres] d’eau et de terre sera donnée aux femmes qui, dorénavant, seront huich-aala-aci-baraq-sta [l’homme à deux âmes]. Retourne auprès de ton peuple et annonce la bonne nouvelle. " Je montais sur le tigre-solitaire qui était à mon côté et arrivai pour empêcher un inutile massacre..

 

Tout cela n’est qu’un mythe ! Et alors ? Tu ne t’es jamais aperçu que les femmes ont une âme en plus ? Pauvre de toi !

 

10 novembre 2001. Peur. Jamais la peur ne m’a fait peur comme en ce moment où des moutons peureux se jettent dans la gueule du loup pour se rassurer.

 

11 novembre 2001. Bourgogne. Je n’ai jamais très bien compris ce qu’était l’État de Bourgogne. Mais je ne dois pas être la seule. En ce temps-là, en Europe, régnait une assez grande confusion à propos des rôles de l’État (un peu comme maintenant, à vrai dire) : il y avait le Saint Empire d’un côté, le royaume de France de l’autre et, plus ou moins au milieu, le duché de Bourgogne. Un duché peut très bien être un État quand il a une armée, un territoire, des lois et des prisons, pourquoi donc aspirer à le transformer en royaume comme ce téméraire de Charles s’affairait à le faire ? Je dois dire que la notoriété de la maison de Bourgogne n’aide pas à éclaircir les choses : une maison ne peut pas être un État, même si un dictateur domestique dicte la loi. Charles le Téméraire (né 11 novembre 1433), le représentant le plus connu de cette maison (on dit aussi le plus ambitieux et s’il n’avait pas eu Louis XI entre les pattes… ), m’a toujours fascinée — par son surnom surtout. Moi, téméraire du quotidien, j’ai toujours admiré les téméraires des grands événements même si leur vie finit toujours dans le caca (ce qui est bien normal, sinon ce ne serait pas de la témérité mais de l’audace ou, plus simplement, du courage). Je ne peux surtout pas blairer ceux que, par un oxymoron à la con, l’on appelle les téméraires prudents (que voulez que la prudence fasse à la témérité sinon la suffoquer ? Si je dois choisir, je préfère les prudents téméraires à cause du grain de folie qui relève leur prudence). Mais revenons à notre Téméraire qui mourut (en 1476) devant les murs de Nancy bataillant contre les Suisses qui n’ont jamais brillé par leur témérité. J’ai repensé à Charles le Téméraire en feuilletant le dernier numéro de la revue Moyen âge et ce qui m’a particulièrement frappée c’est l’air tristounet et mélancolique qu’il a sur un tableau de l’école bourguignonne (c’était donc même une école, ce qui, même sans parler de la fondue, complique encore les choses car au lieu d’avoir une école d’État on a une école-État ce qui est aussi dramatique que d’avoir un État-école), Triste, mais rien, vraiment rien de téméraire. Je dirais qu’il a l’air d'un ange, un peu ténébreux, il est vrai mais quand même un ange (et les anges téméraires ne sont pas des anges mais des diables, n’est-ce pas ?) Sans doute qu’il n’était pas un vrai ange si, comme l’écrit Jean-Pierre Soisson, il eut une jeunesse « marquée par un mélange de violence et de chasteté », « des amours cérébrales », « des pulsions très fortes et la peur de l’acte sexuel ». Un maniaque sexuel, si je réduis tout au cul comme le font bien des cons qui m’entourent.



[1] Des extraits de cette lettre ont été publiés en Verhadlungen der Internationalen Gesellschaft für medizinische Psychologie und Psychoterapie, août 1914, avec une introduction fort peu intéressante de Seif. Nous avons eu accès à l’original grâce à l’amabilité de la petite fille de E. Jones, Denise Farhoud-Jones.

[2] Hawkes, The Labrador Eskimo, memoir 91 (No 14, série anthropologique), Canadian Geographical Survey.

[3] Le développement primaire de la sexualité féminine, conférence prononcée au dixième congrès international de psychanalyse tenu le premier septembre 1927 et publiée dans le vol. VIII de l’International Journal of Psychoanalysis et qui est considéré comme le travail le plus important de E. Jones sur la sexualité feminine ne semble pas avoir subi la moindre influence de la mythologie irkoute (note du Trempet).

[4] S. Freud (note du Trempet).

[5] Censuré par la police russe.

[6] Une montagne à deux cent kilomètre de Oulan Bator en Mongolie (note du Trempet).

[7] L’âme. (Note du Trempet)