8 avril 2002. Variations sur l’amour.

Je t’aime beaucoup

Je t’aime bellecoup

Je t’aime bellecoupe

Je t’aime bellecroupe

Je t’aime beaucul.

 

9 avril 2002. Passagères Pendant des années je me suis demandé comment il était possible que les amours des adolescents fussent presque toujours des amourettes. Cette question m’enveloppait comme un lourd voile de tristesse après un échange de paroles incomprises. Mais, depuis que je vis avec des questions plus abstraites, avec ce genre de questions qu’on aime dans la maturité parce qu’elles génèrent des étincelles bruyantes mais inoffensives, comme les branches de sapin dans la cheminée vitrée, depuis ce temps-là j’avais oublié mes difficultés avec les amourettes. J’avais réglé le problème en me disant que peut-être l’adolescence n’était pas une route de cire si la chenille de l’amour ne laissait pas de trace. Je l’avais réglé, mais, ce matin, anniversaire de la naissance de Baudelaire (9 avril 1821), ma vieille question est revenue, lourde comme il y a trente ans. Je ne suis plus sûr d’avoir réglé le problème des amours passagères de l’adolescence.

 

Baudelaire fut le « grand » amour de mes quinze ans.

 

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;

Va te purifier dans l’air supérieur…

ou

Fruits purs de tout outrage et vierges de gerçure ;

Dont la chair lisse et ferme appelait les morsures…

Je ne sus jamais le sens de gerçure, même aujourd’hui, après vingt ans de pataugis dans la belle langue, je me refuse encore d’en chercher le sens dans mon Robert.

ou

O moine fainéant ! Quand saurais-je donc faire

Du spectacle vivant de ma triste misère…

 

J’ai toujours dit « un spectacle » et non « du spectacle ». J’apprenais deux ou trois vers par poème que le temps déformait,

ou

Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage.

 

Un seul poème je connaissais en entier :

Dis-moi, ton cœur parfois s’envole-t-il Agathe,

Loin du noir océan de l’immonde cité,

Vers un autre océan où la splendeur éclate

Pur[1], clair, profond, ainsi que la virginité ?

 

Je n’oublierai jamais ces deux vers et, surtout, je n’oublierai jamais les jambes nerveuses et ouvertes, la crinière lourde, les aisselles et le triangle maudit de l’aquarelle de Chimot. (Lors de mon premier voyage à Paris en 1967, j’avais acheté les « Fleurs maladives » illustrées avec des dessins d’Édouard Chimot avec le coloris de Maurice Beaufumé[2].)

Grain de musc qui gis, invisible,

Au fond de mon éternité !…

 

ou

Delphine la couvait avec des yeux ardents,

Comme un animal fort qui surveille une proie…,

ou

Chercheuses d’infini, dévotes et satyres,

Tantôt pleines de cris, tantôt pleines de pleurs,

Il y a un seul poème que je n’ai jamais aimé ; un poème que la prof de lycée nous obligea à apprendre par cœur pour « comprendre en profondeur le symbolisme » : La Nature est un temple

 

Vers seize ans, j’ai trahi Baudelaire avec Lorca, à dix-sept Lorca avec Rimbaud[3], à dix-huit Rimbaud avec Montale…

 

Après, Baudelaire, surtout Baudelaire, je l’ai beaucoup critiqué. Facile, trop facile que je disais. Pauvre con. J’étais vraiment un pauvre petit con. Je ne me suis jamais défait de Baudelaire, quoique j’en dis, comme on en se défait jamais des amours passagères de l’adolescence, parce qu’elles passent dans le sang. Parce qu’elles se disséminent. Elles minent.

 

Je t’aime, Baudelaire.

 

Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides

Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment

De lire la secrète horreur du dévouement

Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avides ?

Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ?

 

10 avril 2002. Cris et raison. Pourquoi donne-t-on plus facilement raison à celui qui parle ou écrit bien, plutôt qu’à celui qui crie fort ? Parce que les cris de la raison sont plus forts que les raisons des cris ? Sans doute. Ce qui est certain, c’est qu’il n’y a pas de raison à cela.

 

11 avril 2002 Trou. En informatique on n’est pas très original. Et des lieux communs comme « Choisir le bon mot, c’est faire la moitié de la job », sont répétés non seulement par des têtes grisonnantes ou chauves avec des dizaines d’années de service mais même par de petits culs qui viennent d’écrire leurs premiers programmes. C’est à cause de ce lieu commun que je n’ai jamais aimé le syntagme trou noir que les physiciens ont inventé pour signifier un lieu, résultat de l’implosion d’une étoile, qui à cause de sa force gravitationnelle attire tout ce qui s’approche. Je comprends le noir car même la lumière ne peut en sortir une fois qu’elle est prisonnière. Mais, « trou », pourquoi trou ? Un trou implique un vide, créé par l’enfoncement d’une surface. Un trou sans vide n’est pas un trou. Même des expressions métaphoriques comme « boire comme un trou » ou « il y a un trou dans la comptabilité » ou  « trou de mémoire » ou « trou normand » ou « trou du cul » sont très étroitement liées au vide. Mais un trou noir est le contraire du vide. C’est, éventuellement, un trop plein qui attire tous les « pleins » qui l’entourent. La lumière ne sort pas du trou noir, non pas parce que c’est un trop grand trou mais parce que la force d’attraction est trop grande. J’aurais une expression différente qui me semble mieux caractériser un trou noir : amour noir. Si cette expression vous semble trop fleur bleue et vous voulez souligner l’implosion, vous pouvez toujours employer narcisse noir.

 

12 avril 2002. Ça non. Ça non. Envoyer des jeunes filles de seize ans se suicider. Non. Ça non. Non. Si j’avais une bombe atomique je la mettrai dans le cul de ceux qui les suicident. Non. Ça non. Pas ça. Ça non. Vieux cons de Palestiniens suicidez-vous, mais laissez les jeunes filles vivre. Ça non. On peut tuer. Ça oui. On peut même suicider des petits mâles exaltés. Mais, ça non. Ça non. Non. Ça non.

 

13 avril 2002. Titanic. Je n’ai pas assisté à la conférence[4] et j’ai seulement lu les longs extraits publiés dans Le Devoir du 17 mars 2002. Je m’étais juré de ne pas en parler car cela fait partie de ce genre de textes qui m’irritent et qui, quand je scribouille, me donnent le fer-chaud. Malheureusement, un étudiant m’a demandé d’en parler.

Si l’auteur n’était pas plus proche de C que de L, j’aurais réagi de manière cavalière. Je lui aurais dit qu’on en a marre des vieux schnocks qui invitent à ralentir parce que leur jambe tremblotent ; de ceux qui nous assènent le sens de la transcendance et la transcendance du sens pour endormir l’esprit ; de ceux qui appellent nihilisme ce qui leur glisse entre les mains ; des pâles figures qui craignent l’éphémère parce que leur vie s’éteint ; de ceux qui couaquent par peur de la nouveauté… Je ne serai pas cavalier. Je serai bijoutier et j’étudierai quelques-unes de ses perles.

 

Commençons : Depuis deux siècles, les idéologies dominantes ont été surtout inspirées par une lecture matérialiste de l’histoire et des enjeux contemporains. N’y a-t-il pas place aussi pour une autre lecture qui relève de nos profondeurs morales et spirituelles ? Même l’histoire de la philosophie […] Si c’est à l’enfourner qu’on fait les pains cornus, on ne court pas risque de se faire encorner ! Pas besoin de posséder plus que l’arithmétique élémentaire pour calculer qu’il y a deux siècles on était en 1802. Et, en 1802, Kant avait encore deux ans devant lui avant de rendre son livret, Marx devait attendre 16 ans avant de pousser son premier cri, Hegel avait encore à sa disposition 29 ans pour systématiser le monde et Schelling, dans les années quarante, était loin d’avoir perdu le goût du pain. Et que dire de l’idéologie chrétienne qui, au moins jusqu’à la moitié du XXe siècle, a été l’idéologie dominante ? Et ce n’est pas parce que cagots et calotins ont laissé leur place aux groupies des philosophes qu’on s’est libéré de la morale chrétienne. Bref, la première phrase est carrément fausse. Comment a-t-il pu écrire cela ? Puisqu’il est un homme de foi, je ne vois pas d’autre explication qu’un acte de mauvaise foi.

 

La question qui suit cette mise en situation historique fausse, ou malhonnête, comme vous préférez, est un question véreuse ou de faisan, comme ça vous chante mieux. Depuis quand une « lecture matérialiste » de l’histoire est-elle en contradiction avec nos « profondeurs morales et spirituelles » ? Qu’est-ce que c’est que ce simplisme à la Ginette ? Depuis quand lecture matérialiste de l’histoire veut dire lecture qui n’a pas besoin de s’abreuver aux puits spirituels ou moraux de notre conscience[5] ? Bien au contraire, et Marx, pour prendre un exemple que M. Grand’Maison vise sans le dire, est loin de pouvoir être accusé de manque de « profondeur spirituelle ». Vaut-il la peine d’ajouter qu’au cours des deux derniers siècles, c’est souvent une lecture matérialiste (c’est-à-dire une lecture qui part des événements qui influencent la vie de tous les jours) qui oblige à trouver dans les profondeurs de la culture et de la conscience les ressorts contre la despiritualisation.

 

Continuons : La question que je soumets à votre réflexion a beaucoup à voir avec cette problématique de départ, fût-ce l’enjeu majeur de contrer une certaine logique de mort qui hante la conscience contemporaine. Ah, non ! Voilà qu’il arrive avec ses gros sabbats : il veut nous dire que la logique de mort qui hante la conscience contemporaine est causée par le matérialisme qui a appauvri la vie morale et spirituelle. Avant tout, où va-t-il prendre cette histoire de la logique de mort qui habite les consciences des hommes contemporains ? En Occident[6], jamais il n’y a eu moins de « logique de mort » que dans la période de l’histoire qui a suivi la Deuxième Guerre mondiale. Éventuellement, c’est parce que la logique de mort est trop absente des consciences contemporaines que la logique de mort est si présente dans l’industrie des armements, en informatique, en électronique, en biologie, etc. Je dirais donc que c’est parce que nos consciences (notre langage, si on veut être des matérialistes qui n’oublient pas le spirituel) sont en dehors de la logique de mort que la violence des armées a moins d’opposition qu’on ne le souhaiterait.

 

Continuons : Notre civilisation, la plus prestigieuse de l’histoire, ne fait pas seulement face à la barbarie des autres, mais à ses propres démesures, de plus en plus incontrôlables. Si on peut faire semblant de ne pas voir ce qui se cache derrière « la plus prestigieuse de l’histoire », on ne peut pas se taire devant « la barbarie des autres ». Pourquoi n’a-t-il pas écrit « la démesure des autres » ? Probablement parce que la démesure peut être dangereuse, négative, mais elle reste un simple excès de la mesure : elle reste Occidentale. Tandis que la barbarie… Mais qui sont les barbares ? Pas difficile à deviner, surtout après le 11 septembre. Si les barbares sont ces mecs à barbe qui font atterrir les avions dans les grandes maisons de New York, il y a quelque chose qui cloche dans le raisonnement du chanoine. À moins que… à moins qu’il ne veuille dire que l’idéologie matérialiste (celle de l’Occident) cause la démesure et que l’idéologie religieuse des barbus est à la base de la barbarie. Ce qui implique qu’il vaut mieux être matérialistes en Occident (où il y a l’espoir de se sauver) que religieux en dehors, car il y a une seule spiritualité juste, la chrétienne. Élevons une chapelle à Clairvaux pour notre chanoine national, préparons une nouvelle croisade.

 

Continuons : Nos hauts taux de suicide n’en sont que la pointe de l’iceberg. Un certain courant nihiliste multiforme envahit l’Occident. C’est le nihilisme « en soi » qui porte au suicide ou le « nihilisme multiforme » ? Ça doit être le « multiforme », parce que le nihilisme « normal » est là depuis presque deux siècles. Est-ce que c’est un hasard si nihilisme et matérialisme ont à peu près le même âge ? Certainement pas. Ce n’est pas un hasard non plus que, à quelques années près, tout ce mal naît en même temps que la révolution française. Ah, ces bourgeois ! On était si bien sous l’Ancien Régime : chacun avait sa place, où qu’on naisse c’était bien. Dans une vie on vivait très peu de changements, on continuait à faire ce que nos parents avaient fait, sans se poser trop de questions. Et puis, et puis cette raison au service de l’économie au lieu d’être au service du Créateur, cette destruction des symboles qui avait assuré la stabilité pendant des siècles… À mort les bourgeois ! Vivent les aristos et surtout (surtout !), vive le clergé ! Vive la momification !

 

Continuons : L’effondrement du World Trade Center […] nous rappelle; l’événement historique du Titanic […] où l’on jouit et s’amuse dans la plus totale inconscience de la finitude humaine […] bref, l’homme qui se fait Dieu. Inconscience ? Mais, qui s’amusait à bord du Titanic ? Les nihilistes russes ? Les épigones de Nietzsche ? Les petits fils de Baudelaire ? Les cousins de Valéry ? Non. Sans doute ceux qui croyaient encore en Dieu, dans les valeurs suprêmes, dans la morale. Ceux qui avaient repris le flambeau de la morale. Ceux qui défendaient les valeurs contre la montée du nihilisme, ceux qui voulaient la stabilité, car, quand on a le pouvoir et la richesse, on ne veut quand même pas que ça change trop facilement ! On serait vraiment bête. Votre histoire du Titanic ne marche pas, cher ami. Vous vous laissez trop facilement aller à la facilité, vous êtes trop conscient de votre finitude.

 

Continuons : Nos idéologies capitalistes, socialistes, néo-nationalistes, ou même contre-culturelles participaient de la même démesure. Adieu l’histoire et ses leçons de finitude. Tous dans le même sac excepté qui ? Qui ? Les fascistes ? Depuis quand l’histoire donne-t-elle des leçons ? De quel droit ? Des leçons de celle qui a permis tant de catastrophes ? Jamais. Il faut une mise au pas. Un pas à pas. N’importe quel pas, mais un pas. Au pas. Même le pas de l’oie. Ils étaient contre deux siècles de matérialisme comme tous ceux qui cherchent un sens caché dans les profondeurs de la terre ou de l’histoire. Ils n’étaient pas si catastrophiques que cela les Nazis. Et la démesure contre le Juifs ? Les Juifs… les Juifs… regardez ce qu’ils font… ce qu’ils ont fait… On ne crucifie pas Dieu impunément…

 

Continuons : N’y a-t-il pas aujourd’hui, une émergence planétaire, une nouvelle conscience qui se dresse pour refuser que les être humains soient de simples rouages de la machine économique […] Récupération, récupération. Voilà ce qui a pu fasciner « mon » étudiant. Voilà le danger de ces prêcheurs de meurtsure. Une goutte de vérité dans un tonneau de mensonge.

 

Continuons : Bref, une nouvelle conscience qui réaffirme que l’être humain vaut par lui-même et pour lui-même. Continuez, continuez, tirez les conséquences de ce que vous dites. Allez-y mais faites attention, vous risquez de ne plus avoir besoin de Dieu. Et si Dieu disparaît, il n’y a plus rien… nihil

 

Continuons : Une question m’habite depuis un bon moment, « Est-il encore possible de penser à long terme ? » Cette manière d’introduire la question montre l’importance qu’elle revêt pour M. Grand’Maison et surtout qu’il croit que les réponses permettent de comprendre des phénomènes qui vont au-delà de l’individu Grand’Maison. Analysons-la dans le détail, en commençant par cette « encore possible » : donc, avant, on pensait à long terme et maintenant il n’est pas sûr que ce soit encore possible, ce qui implique qu’il n’y a plus personne qui le fait, autrement on ne se poserait pas la question. Cela veut dire, en toute logique, que M. Grand’Maison non plus ne pense plus à long terme et, à cause de cela, il est hanté par le problème de la durée. On a quand même l’impression d’une certaine hypocrisie dans la formulation et la question devrait plutôt être : « Pourquoi sommes-nous si peu nombreux à penser à long terme ? » Ce qui signifie : pourquoi sommes-nous si peu nombreux à penser ? Décidément, je fréquente des gens, des livres, des films, de la musique très différents de ceux que M. Grand’Maison fréquente parce que, souvent, j’ai l’impression que les gens ne savent pas penser le court terme. L’éphémère tant décrié de la post-modernité est beaucoup moins éphémère qu’on ne le dit. Le fait qu’on le discute, qu’on l’analyse en tant qu’éphémère, lui donne une consistance et une durée que l’éphémère qui a toujours fait partie de la vie, qui n’est que l’autre volet de la stabilité et de la durée, n’a jamais eue. Une société qui pense l’éphémère pense en effet le long terme, sans quoi l’éphémère n’existe pas. Il est tellement facile de trouver dans l’histoire des idées ou des gestae, des exemples d’éphémère, que l’exercice n’est d’aucun intérêt.

 

En guise de réponse il écrit : « Dans l’univers médiatique du ponctuel, de l’événementiel, les faits divers se repoussent l’un l’autre ». C’est vrai, mais il suffit de ne pas être aveugles d’esprit pour voir qu’en dessous de ces faits divers, il y a un courant continu qui relie Mom Boucher à Landry à Céline Dion et pourquoi pas à Gandhi et à Célestin V. Il écrit ensuite : « L’écroulement silencieux des structures de la temporalité » : comment est-il possible de penser que les structures de la temporalité s’écroulent en l’espace de deux siècles ? À moins que les structures de la temporalité ne soient pas les superstructures que l’idéologie religieuse a mis dans la bouche des chanoines et des curés depuis que la société les a intégrés comme prêtres de la stabilité des conditions d’exploitation ! Et quand il parle de la « confusion intérieur de bien de gens », que veut-il dire ? Que la confusion intérieure est négative et qu’il faut nettoyer la conscience avec des règles simples et universelles ? Ignore-t-il que de la confusion, et de la confusion seule, naît la possibilité d’une pensée qui ne soit pas une pensée simplement opérationnelle ? que de la confusion vient de l’amour qui n’est pas simple paresse ? que de la confusion naît le désir qui n’est pas simple mouillage ? que de la confusion vient la reconnaissance d’autrui comme une confusion qui déborde dans la nôtre ? que dans la confusion du présent la conscience cherche dans la confusion du passé des lignes de stabilité ?

 

J’ai de la classe. Je ne dirai donc rien sur la citation hors propos de Nietzsche.

 

Continuons : Une classe sociale de pauvreté est en train de se constituer dans la génération montante. […] Les grosses caisses de retraite sont toutes à la recherche de leur rendement maximal. D’accord. Mais, quels sont les liens avec le nihilisme ou l’éphémère ?

 

Continuons. Pourquoi continuer ? Il n’y a aucun intérêt à cela sinon pour SmithKline Beecham [7] Un dernier effort. Ok. Mais c’est le dernier. À la fin :

 

C’est du dedans de cette finitude que la transcendance humaine peut faire sens même là où il n’y en a pas ou plus. N’est-ce pas cela qui fait de nous des espérants têtus ? De la bouillie pour les chats avec une très belle expression « espérants têtus. »

 

14 avril 2002. Iceberg. Les suicides des jeunes filles palestiniennes, voilà la pointe de l’iceberg de la désespérance, cher Grand’Maison. Les voilà, les espérants têtus de la désespérance.



[1] En effet c’est « bleu » et non « pur ».

[2] Je peux être si précis parce qu’il y deux ou trois ans, j’ai racheté ce livre à Montréal à un prix que ma Rabinette jugea excessif (375 $).

[3] Entre Lorca et Rimbaud j’ai eu une courte aventure avec Alberti.

[4] Conférence de Jacques Grand’Maison, prononcée à l’Université Mc Gill, le 13 mars 2002.

[5] Malheureusement !

[6] Je me limite à considérer l’Occident car, même s’il ne le dit pas explicitement, son « nous » représente les Occidentaux.

[7] Entreprise pharmaceutique qui produit du Gaviscon, un médicament contre le fer-chaud..