30 juin 2003. Généreuse intrusion. Il était une fois une famille qui habitait dans la très grande vie le française qui, à vent la tempête de patates de 2052, ça pelait Paris. Ben Ber, le père, était peintre et passait ses mois dans la salle Thaï du centre Tchi ; Asi dite la belle, la mère, jour n’a liste de son métier, arpentait les à venues de la vie le recherchant le temps pendu ; leur fils aimé, Ben Yan, le tain hébreux, pas sait 16 heures par jour à l’école, comme son frère cadet Ben Sam, le sou riant. Depuis une dizaine d’ânes nés la ville était la pâque tourmente d’un trafic d’idées far férues dont la peau lisse de l’empereur Zatopette ce fou tait comme de l’âne qu’a Rente. Mais, depuis qu’une idée mal en conteuse avait engrossé sa femme, Zatopette or donna aux serres gens de la peau lisse de dément heu ! laid l’or garnies actions. L’atmosphère en vie le maure ose était, trop pour Asi la belle, Ben Ber et leurs mars mots. Un jour, ni trop chaud ni trop beau, Asi rencontra à la sortie de l’idéothèque en péri ale Ovaire Dose, la femme du commère chiant d’idée Ivan Ivanovich Divanov. Ce fut comme la rencontre de Zanaan et Bellala, comme selle de Tchou Lin et Tchou Bin Loun et, que vieux me le par donne ! même comme selle de Birken et Børken. Sans ce sous scier de la peau lisse elles gère errent leurs idées sans pas sait par la banque du dix strict. Il faut dire que la mafia busse protégeait Ovaire Dose et tous ces Samy frais comme les ces lèvres ânes de Matignon gardaient la cul hotte de Leur Anse. La peau lisse était impuissante de vent les ex cons griffes d’Ivan Ivanovich Divanov à l’âme génheureuse comme tous les Busses mais incapable de se ternir à sa face.

    Ivan Ivanovich, mon raton, mon Busse préféré, j’ai rencontré un ange !

    Je vais te l’acheter. C’est combien ?

    Mais, mon chaton, mon ange n’est pas en vente ! L’art, gens ! n’achète pas tout.

    Tout se vent. Même les sans piments !

    Mon ange à moineau ! Non. Non.

Le Dis manche suit vent, Ovaire Dose organe Isa un souper prix vais pour Asi, Ben Ber, Ben Yan et Ben Sam au pas laid Léninoskaja Verskaskaia Omolovoskaia. Tout était pas fait. Ben Sam sans qui au pré d’Ivan Ivanovich Divanof si, comme tous sais amis, il pouvait à voir danse à tête l’idée Il est plus facile de donner que de recevoir. « Eau ! Eau ! Eau ! serres te, deux mains t’eau rat tonie dés », ses cri à le Busse, vaut leur d’idées. « Moineau ! Moineau ! Moi je ne veux pas ! », rais plis qu’Asi. « Moineau plut ! » rat jouta, Ben Ber. Il est plus facile de recevoir que de donner, et thé leur devise. Ils ne vous laids pas changer.

Oui, non, oui, non, oui, non…

    C’est un cas d’eau que je vous fais ! cria le Busse des espérés, en Bussie on ne refuse jamais les cas d’eau !

    Pas dégâts d’eau chez nous ! Tout chez pas à les ducs à Sion.

Ivan Ivanovich Divanov essaya un denier coût : « Trop fossile de dire qu’Il est plus facile de recevoir que de donner ! trop faux si le sens est un cygne d’un sens sans sens que tu susses », par donnez le final, depuis des ânes nés Ivan Ivanovich Divanov se preux né pour un fil aux œufs.

« Cher Ivan, avec mou ça ne marche pas. Pas d’intrus dans les ducs même si gêné heureux », coût pas court Ben Ber.

 

Premier juillet 2003. Changement de camp. Quand on se demande pourquoi les gens les plus scolarisés sont souvent les moins intéressants, les moins vivants, les moins rigolos ; quand on se plaint qu’ils n’écoutent pas, qu’ils ont réponse à tout et qu’ils méprisent ceux qui ne connaissent pas les dernières crottes des philosophes à la mode ; quand on dit qu’ils sont renfermés dans leur bulle et qu’ils ont un simili d’humanité seulement quand ils boivent, il est assez facile de dire que l’école coupe les ailes et d’ajouter, dans un élan poétique, que les sergents de la culture forcent les oisillons rêvant de cimes immaculées et d’azur infini à voleter dans la basse-cour. Ou encore, dans la même veine, et si la machine aveugle de l’instruction ne laissait point de baliveaux dans le taillis de la jeunesse ? D’accord, c’est facile. Mais est-ce possible que pour une fois ce qui est facile soit aussi vrai ? faisons comme si. Trouvée une réponse, au lieu de crételer et de nous faire un capital avec un œuf à la cicatricule sans demain, comme ceux qui ont appris leurs réponses à l’école, demandons-nous s’il n’y a pas quelque choses d’autre.

Y a-t-il quelque chose d’autre ?

Il y a toujours quelque chose d’autre.

Et si le langage domestiquait ?

Et si l’animal domestique était celui qui parle ?

Et si la lecture était la courte laisse qui nous lie aux pieux du déjà dit ?

Faut-il créer des écoles pour apprendre à se taire ? Je ne le sais pas. Ce que je sais, c’est que je ne suis pas sûr que ce serait mieux.

Faut-il donc accepter que dans notre société les poules aient vaincu les aigles ?

Sans doute, mais… Et si les aigles n’étaient des aigles que pour les poules ? Et si les poules n’étaient des poules que pour les aigles ?

J’aurais une dernière question à propos de ces histoires d’animaux domestiqués, de laisses, de pieux, de poules et d’aigles : pourquoi les femmes ne sont-elles pas domesticables comme les hommes ?

La belle est dans votre camp.

 

2 juillet 2003. Démocrate.

    Pourquoi l’année 1953 est-elle si importante pour les femmes ?

    Parce que c’est l’année de la mort de Staline.

    Et alors ?

    Et alors, c’est une libération.

    Pour l’humanité, pas pour elles seules. Donne-moi une réponse qui s’applique aux seules femmes.

    Simone de Beauvoir publie Le deuxième sexe.

    Non. Quelque chose d’important pour les femmes, en tant que femmes. Le deuxième sexe est important pour le premier aussi.

    Élisabeth II est couronnée reine d’Angleterre.

    Et, tu trouves cela important ?

    Alfred Kinsey publie Le comportement sexuel de la femelle humaine.

    C’est surtout pour les hommes.

    Je mets ma langue au chaud !

    Pour la première fois une femme est élue premier ministre.

    T’es sûre ?

    Très sûre

    Où ?

    En Mongolie.

 

3 juillet 2003. On n’a plus les guerres qu’on avait. Je ne sais pas s’il faut le regretter, mais il me semble que depuis la Deuxième Guerre mondiale on n’a plus les mêmes guerres. Je ne parle pas du point de vue de la technique ou de la souffrance. J’ai l’impression qu’à notre époque les guerres sont inutiles et qu’elles ne sont qu’un phénomène inertiel que la bêtise des politiciens empêche d’éviter. Je parle des guerres comme celle de l’Irak, du Kossovo, ou de la prochaine guerre américaine contre l’Iran, par exemple — pas de celle entre Israël et la Palestine, celle-là est une guerre classique. Les guerres d’avant étaient l’avant-garde du commerce ou des industries et préparaient le terrain pour les échanges des biens. Des biens culturels aussi. Elles sortaient les groupes humains de leurs coquilles et les envoyaient frapper, avec des épées ou des canons, sur la coquille des autres. Aujourd’hui le commerce et la technique ont rendu le terrain pour les échanges tellement homogène que le commerce — cette façon qu’ont les groupes humaines d’envoyer une avant-garde frapper, avec la ruse et la parole, sur la culture des autres — n’a plus besoin de violence. La peur suffit.

Ouais… mais l’inertie comme explication… on a vu de mieux.

Ouais… et si, à l’inertie, j’ajoutais l’industrie des armements ? Microsoft n’a pas besoin de guerre, tandis que Rockwell

Ouais… c’est déjà mieux.

 

4 juillet 2003. Tirois. Classifier ? Facile ! Il suffit de raisonner. Est-ce que tu mettrais un caillou dans la catégorie des livres, dans celle des moustiques ou dans celle des maréchaux-ferrants ? Dans aucune des trois, bien sûr.

Classifier c’est facile. Quand c’est facile. Comme mettre les vaches et les femmes dans les mammifères. Mais mammifère, livre, moustique et maréchal-ferrant sont des tiroirs bien huilés où, pilotés par les seuls automatismes de la langue, dès la première enfance, on place les objets sans besoin d’y penser. Il y a d’autres tiroirs, des tiroirs sans fond — peut-être même pas des tiroirs — où l’on dépose les idées depuis l’adolescence, en faisant semblant d’y avoir réfléchi. Voilà donc l’étonnement quand quelqu’un propose de mettre dans le tiroir de gauche ce qui a toujours été dans celui de droite ou de mettre dans celui du haut ce qui est dans celui du bas.

Comment ! On ne change pas de place aux concepts du jour au lendemain pour le simple goût du changement ! Les concepts ne sont pas des pièces de Lego ! Ils structurent notre vie !

Prenons l’exemple de la classification des être vivants qui semble, dans certaines branches, si bien huilée. Il y a actuellement une proposition pour que deux de nos cousins les plus sympas, les bonobos et les chimpanzés, deviennent nos frères et entrent dans le genre Homo avec nous (nous ? nous, qui ?). Selon la nouvelle classification on aurait donc dans le genre Homo : l’Homo sapiens où on retrouve les Américains, les Irakiens, les Mongoles, etc., nous, quoi ! l’Homo paniscus qui caserait les sympas bestioles qui se sucent au lieu de se battre et l’Homo troglodytes pour ceux qu’on accuse d’être un réservoir d’HIV-1. Étonnant ? Pas tellement.

Il serait bien plus étonnant si on proposait une classification du genre Bonobo homo (pour nous), Bonobo paniscus (pour les bonobos) et Bonobo troglodythes (pour les chimpanzés). Non seulement parce que le genre passerait d’Homo à Bonobo mais aussi parce que sapiens disparaîtrait et l’espèce qui donne le nom au genre serait la Panisca et non la Sapiente. Pour les prochains dix mille ans Paniscus au centre sans plus de Sapiens ? Une très bonne idée : n’est-il pas vrai que Sapiens est au fondement du travail et que la connaissance est toujours plus prise en charge par la technique ? et que Paniscus[1] nous jette dans le plaisir ?

Si j’avais une responsabilité quelconque auprès du CUL (Classification Uniformisation Labor) je proposerais de séparer les mâles des femelles tout de suite après avoir séparé la végétaux des animaux. Depuis quand une vache est plus semblable à un taureau qu’à une femmes ou un chien à une chienne qu’à un homme ? Vous me direz qu’un homard mâle est plus proche d’un homard femelle que d’un homme, sans doute, mais… j’ai des doutes.

P.S.

Que la nouvelle classification des Homos soit fondée sur le code génétique me gâche le plaisir de me retrouver avec les frères bonobos (que, soit dit en passant, je préfère aux frères musulmans et aux frères catholiques). J’ai peur que transformer le code génétique dans la nouvelle âme numérique des vivants soit l’indice que l’intégrisme scientifique s’apprête à concurrencer les intégrismes de l’âme pécheresse.

 

5 juillet 2003. Ponctuation. L’autre jour Isa trouvait que j’exagérais avec les points de suspension. Pour lui montrer que j’en étais consciente je lui parlai de Céline, celui qui écrivit un roman avec des milliers de « … » et qui disait qu’écrire avec des points de suspension c’était le propre des femmes (et, connaissant les idées du mec, on peut imaginer qu’il ne faisait pas un compliment !).

Hier je reçu un e-mail d’une amie italienne avec une citation tirée du Zibaldone de Leopardi : « L’écriture doit être écriture et non algèbre ; elle doit représenter les mots avec les signes convenus et la tâche des mots ainsi représentés, c’est d’exprimer et de susciter les idées et les sentiments, c’est-à-dire les pensées et les affects de l’âme. Qu’est-ce que cet encombrement de petites lignes, de petits points, de petits espaces, de points d’exclamation doubles, triples ? Il faut croire que l’écriture hiéroglyphique revient à la mode, et qu’on ne veut plus écrire les sentiments et les idées mais les représenter, et ne sachant pas donner une signification aux choses avec les mots, voudrions-nous les peindre ou leur donner un sens avec des signes, comme le font les Chinois ? (…) Qu’est-ce cela sinon le retour à l’art d’écrire de l’enfance ? (…) N’est-il pas préférable que l’écrivain qui écrit de cette manière, soit peintre ? (…) Il n’y a pas d’émerveillement là où il n’y a pas de difficultés. Et, où est-ce la difficulté quand on imite de telle manière ? Où est-ce la difficulté quand on exprime le pas des chevaux martelant le sol avec trap trap trap et le son des clochettes avec ding ding ding, comme le font les romantiques ? C’est une imitation de nourrice, de saltimbanque (…) »

Après ça ? Après ça, on essaye d’être plus rigoureux et, quand on n’a pas la force de trouver les mots, on prend sa Nikon et on arpente la ville à la recherche d’images pour les mots perdus.

 

6 juillet 2003. Le bon mot. J’ai passé la matinée sur le Mont-Royal à photographier les muscles jumeaux et soléaires des joggeurs, des marcheurs et des flâneurs pour étudier l’impact sur les jambes des différentes façons de se déplacer. Il n’est sans doute pas inutile de préciser que l’ensemble des muscles jumeaux et soléaires est appelé mollet dans la langue de tous les jours.

Ce n’est pas vrai. Ce n’est pas vrai que je voulais étudier l’impacte, etc. Ce n’était que l’excuse que j’ai trouvée pour Marguerite quand je suis parti avec la Nikon. Je n’aurais jamais pu lui dire que je voulais étudier les jambes pour voir dans quelle langue on rendait mieux les muscles jumeaux et soléaires. Elle ne m’aurait pas cru. Marguerite est très malicieuse.

Peu importe les intentions, ce qui est important c’est que j’ai pris 108 photos qui m’ont permis de faire un travail vraiment scientifique dont je peux vous livrer en primeur le résulaltat : c’est dans le vieux dialecte de mon village alpin qui s’exprime mieux l’essence du mollet. Ce qui est bien normal si on pense à comment le mollet est sollicité quand on marche en montagne.

Explication.

Dans mon dialecte le mollet s’appelle Boutacheuleault qui est un diminutif de Boutache (ventre) avec changement de genre : les jambes ont un petit ventre féminin. À bien y penser, j’aurais pu y arriver sans tout ce travail de recherche : il aurait suffit de réfléchir. À une époque (pas si éloignéee) où on appelait[2] les mollets petites ventres, l’emprisonnement du corps des femmes n’étaient pas une exclusivité musulmane et le mollet était la seule partie de la jambe qu’on avait la chance d’apercevoir hors de la chambre à coucher.

Que de caresses aux petites ventres, rêvées dans les âpres sentiers alpins !

Que de caresses aux ventres des petites, dans les doux rêves alpins !

P.S.

Quand elle a vu que je n’avais photographié que des muscles jumeaux et soléaire de femelles elle n’a pas cru au hasard. Marguerite est très malicieuse.



[1] Pour ceux qui ont perdu leur latin : Paniscus signifie petit Pan et Pan était l’insatiable coureur de nymphes et de troupeaux. Petit Pan parce que les bonobos sont encore plus petits que les hommes petits qui — c’est bien connu — sont plus attirés par les nymphes que les hommes grands.

[2] Rien d’étonnant que dans mon dialecte les petites ventres aient cédé la place à la pulpe de deuxième qualité qui est une traduction littérale de l’italien polpaccio. Aujourd’hui qu’on monte aux chalets en auto et que les femmes portent des shorts, les mollets sont devenus de la chair sans importance et ont cédé la fonction de rêves aux plissements et aux ondulations des shorts.